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Inflammation rhinosinusienne aiguë - 21/02/08

Doi : PM-12-2001-30-39-40-0755-4982-101019-ART63 

Dominique Stoll

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Inflammation rhinosinusienne aiguë : les 10 points clés

1. Les rhinosinusites virales de l'adulte ou common cold

L'agent pathogène des rhinosinusites est pour l'essentiel représenté par les rhinovirus, stimulant l'apport local sous l'influence d'une sécrétion d'IL8, de polynucléaires neutrophiles en abondance. Les enzymes et radicaux libres libérés par les polynucléaires expliquent l'inflammation.

2. La thérapeutique des rhinosinusites virales de l'adulte

Le traitement repose sur les vasoconstricteurs, souvent associés à des anti-histaminiques à action atropinique. La part des atropiniques purs est en cours d'évaluation. La part des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) apparaît nulle, les corticoïdes ne semblent avoir aucune indication.

3. Les rhino-sinuso-pharyngites de l'enfant

Maladies d'adaptation vouées à la disparition spontanée vers l'âge de 7 à 8 ans, les rhino-sinuso-pharyngites de l'enfant relèvent de virus distincts de ceux de l'adulte et dont l'action cytolytique et générale est plus grande. Les recommandations thérapeutiques en la matière sont de combattre la fièvre par les moyens physiques (bains tièdes, boissons abondantes) et les anti-pyrétiques. Le paracétamol est préféré à l'aspirine pour ses effets secondaires moindres. Les AINS n'ont ici aucune efficacité prouvée. Les décongestionnants ont une indication idéale, malheureusement limitée en fonction de l'âge. Le traitement antibiotique, dans les formes non compliquées, n'a pas d'indication justifiée. Une information familiale est indispensable à la caution de l'abstention thérapeutique vis-à-vis des antibiotiques.

4. Les rhinosinusites aiguës bactériennes d'origine nasale

Elles relèvent d'une flore pathogène relativement fixe dans une zone géographique donnée, composée pour la France d' Haemophilus influenzae , de Streptocoques bêta hémolytique , de Streptococcus pneumoniae , de Staphylococcus aureus et de Branhamella catarrhalis . La part des germes à Gram négatif semble évoluer avec l'âge et la répétition des infections. La part des interactions virus-bactéries est controversée et son sens indéfinissable dans l'état actuel de nos connaissances.

5. L'inflammation bactérienne de la rhinosinusite aiguë

La part de l'inflammation due à des bactéries relève en premier lieu de l'antibiothérapie et, en cas d'échec seulement, de la chirurgie (ponction ou éventuellement microchirurgie).

6. La part des AINS

La place des AINS dans les rhinosinusites dentaires semble réduite en raison du rapport efficacité-effets indésirables. L'utilisation des corticoïdes en cures courtes est consacrée par l'usage. Deux études méthodologiquement bien conduites ont prouvé récemment l'efficacité des corticoïdes sur la durée et l'intensité de la douleur spontanée de la rhinosinusite maxillaire aiguë de l'adulte, et, pour l'une d'entre elles, dans la réduction de l'obstruction nasale. Ces études confirment l'absence d'effet secondaire notable, en comparaison avec le placebo.

7. Les rhinosinusites aiguës d'origine dentaire

Elles tirent leur originalité d'une localisation habituellement unilatérale, toujours maxillaire, conséquence d'une proximité anatomique (dents sinusiennes), de l'infection parodontale ou apicale. Elles sont rares (5 à 10 % des sinusites aiguës).

8. Particularités

Les rhinosinusites d'origine dentaire se distinguent nettement par la nature de la flore contaminante, constituée par une large prédominance de germes anaérobies et micro-aérophiles, issus pour la plupart de la flore buccale ou de la flore de l'endodonte ou du péri-odonte.

9. L'essentiel du traitement

En cas de rhinosinusite d'origine dentaire, le traitement est avant tout chirurgical, associant traitement dentaire, éventuellement évacuation du sinus par ponction ou méatotomie moyenne. Ce traitement chirurgical doit être encadré par une antibiothérapie dirigée vers les germes aérobies mais aussi anaérobies très variés (l'association amoxicilline-acide clavulanique ou la pristinamycine sont habituellement recommandées). La place des AINS s'évalue en fonction du rapport bénéfice sur la douleur/effets indésirables, qui peut être considéré ici en faveur de l'action antalgique dans la période précédant ou accompagnant le traitement dentaire.

10. Le problème de la corticothérapie

En cures courtes, sa prescription se discute à propos des formes encloses, dans les mêmes termes que pour les sinusites maxillaires d'origine nasale.

Inflammation and acute rhinosinutis : the 10 key points

1. Common cold

A rhinovirus, the causal agent usually found in common cold, stimulates the local abundance of polymorphonuclears resulting from IL8 secretion. Enzymes and free radicals released by these polymorphonuclears explain the subsequent inflammation.

2. Treatment

Treatment for viral rhinosinusitis in adults is based on vasoconstrictors, often associated with anti-histamine agents with atropinergic action. The possible contribution of pure atropinergic agents is currently under evaluation. Non-steroidal antiinflammatory drugs (NSAID) appear to have no effect and corticosteroids are not indicated.

3. Rhinosinusopharyngitis in children

These childhood diseases, which after adaptation disappear spontaneously around the age of 7 to 8 years, result from viruses, distinct from those observed in adults, which have a more pronounced cytolytic and general effect. Proposed treatments are designed to lower the temperature using physical (warm bath, abundant fluids) and medicinal means. Paracetamol is preferred over aspirin because it has less side effects. NSAID have not been found to provide any efficacy. Decongestants are an ideal indication but their use is limited by age. Antibiotics are not warranted, at least for the non-complicated forms. Familial education is indispensable for proper management without antibiotics.

4. Acute bacterial rhinosinusitis

Originating from the relatively constant microbial flora in the nasal cavities, acute bacterial rhinosinusitis in France is basically caused by Haemophilus influenzae , beta hemolytic Streptococcus, Streptococcus pneumoniae, Staphylococcus aureus , and Branhamella catarrhalis . The proportion of Gram negative germs appears to depend on age and rate of recurrence. There is debate about the impact of viral-bacterial interactions ; no definite conclusions can be drawn from current knowledge.

5. Bacterial inflammation in acute rhinosinusitis

Antibiotic therapy is the first intention treatment for bacterial inflammation caused by acute rhinosinusitis. In case of failure, surgery (puncture or microsurgery as needed) may be indicated.

6. NSAID in bacterial rhinosinusitis

The contribution of NSAID would be limited due to the unfavorable efficacy-adverse effect ratio. Short courses of corticosteroids are commonly used. Two studies conducted with well-designed methodology, have recently proven the efficacy of coticosteroids in reducing the duration and intensity of spontaneous pain in acute maxillary rhinosinusitis in adults. One of these studies demonstrated a reduction in nasal obstruction. These studies confirm the absence of any notable adverse effect in comparison with placebo.

7. Acute rhinosinusitis caused by dental problems

Due to the anatomic disposition (sinusal teeth), the rhinosinusitis is generally unilateral, resulting from paradontal or apical infection. Such cases are exceptional (5 % to 10 % of all cases of acute sinusitis).

8. Contaminating flora in acute rhinosinusitis

Anaerobic and microaerophilic germs predominate, generally coming from the buccal floral or the edodontoid or periodontoid flora.

9. Surgical treatment

Associated with dental care, sinus puncture or meatomy may be required for evacuation of the sinus. Antibiotics directed against a wide variety of aerobic germs (amoxicillin-clavulanic acid or pristinamycin are generally recommended) should be given before and after surgery. The role of NSAID is evaluated in terms of the benefit (pain relief)/adverse effect ratio, which in the present situation can be considered to favor the antalgesic action during or before dental care.

10. The question of short courses of corticosteroids

The contribution of short courses of corticosteroids is assessed in the same manner as for maxillary sinusitis resulting from the nasal flora.


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Vol 30 - N° 39-40

P. 33-40 - décembre 2001 Retour au numéro
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