Stratification du risque de cancer occulte selon les caractéristiques de l’événement thromboembolique veineux chez les patients de plus de 50 ans - 11/09/14
Résumé |
Objectifs |
Devant un épisode isolé de maladie thromboembolique veineuse (MTEV), il est usuel de rechercher un néoplasie occulte. Cependant, aucun bénéfice en termes d’amélioration de la morbi-mortalité en lien avec cette pratique n’est démontré. Nous avons cherché à isoler un sous-groupe de patient pour lequel la question du dépistage de cancer vaut encore d’être posée après un épisode de MTEV.
Matériel et méthode |
Nous avons utilisé les données de la cohorte OPTIMEV (étude prospective multicentrique) afin de rechercher un sous-groupe de patient à haut risque de cancer après un épisode de MTEV par un modèle de Cox regroupant les caractéristiques de l’événement thrombotique chez les patients de plus de 50ans, puis en réalisant une stratification du risque par pondération des hazard ratios (HR) significatifs et en estimant le taux de cancer selon la classe.
Résultats |
Trois mille quatre cent douze patients avec ou sans MTEV ont été suivis 3ans avec 4,1 % de perdus de vue ; 4,66 % [3,67–5,83] des patients avec MTEV ont présenté un cancer durant le suivi. Le HR pour les patients de plus de 50ans est de 11,1 [2,7–45,5] (p<0,01). Parmi eux (n=1169), la récurrence sous traitement anticoagulant (AC) (HR 6,6 [3,2–13,6] [p<0,01]), la récurrence après arrêt des AC (HR 3,6 [1,9–6,7] [p<0,01]), la thrombose veineuse profonde bilatérale (HR 1,9 [1,01–3,7] [p=0,05]) ou idiopatique (HR 1,7 [1,1–2,8] [p=0,02]) sont significativement associées à un sur-risque de cancer, permettant de définir 3 groupes de patients à risque faible (n=597), intermédiaire (n=525) ou élevé (n=47) avec respectivement un taux de cancer de 3,4 % [2,5–5,1], 8,0 % [5,8–10,6] et 21,3 % [10,7–35,7].
Discussion |
La recherche systématique de néoplasie après un épisode isolé de MTEV n’ayant pas montré de bénéfice en termes de survie, il ne paraît pas justifié de proposer un dépistage autre que celui habituellement recommandé adapté à l’âge et au sexe. Mais en combinant les caractéristiques de la MTEV, on peut isoler un petit groupe de patients à très haut risque pour lequel un dépistage exhaustif pourrait être proposé.
Conclusion |
Seul un petit sous-groupe de patients à très haut risque chez les patients de plus de 50ans devrait faire l’objet d’études complémentaires afin d’évaluer s’il existe ou non un bénéfice à modifier la politique de dépistage en vigueur du fait de cet événement thromboembolique particulier.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse, Cancer, Dépistage, Récurrence
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 331-332 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.