En plus de confronter le patient à un inconnu et de bouleverser brutalement son univers, l’entrée en hémodialyse concrétise la maladie rénale. Aussi, nous supposons que ces facteurs induisent un état anxieux chez la plupart des patients. Notre travail vise donc à évaluer les troubles anxieux au début du traitement.

Étude prospective réalisée sur une année dans un centre lourd auprès des nouveaux patients hémodialysés. Pour évaluer l’anxiété, l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) et un entretien clinique ont été effectués entre la quatrième et la sixième séance de dialyse.

Cinquante-quatre patients ont été inclus dont 76 % d’hommes. L’âge médian est de 67 ans. 93 % des patients ont débuté la dialyse sans caractère urgent. La fistule artério-veineuse est la voie d’abord de 68 % des patients. À l’entrée en hémodialyse, la majorité des patients (87 %) décrivent des signes d’urémie. Selon l’échelle HAD, 6 % des patients présentent un état anxieux douteux et 28 % un état anxieux certain. Les scores HAD sont majoritairement corrélés aux observations cliniques issues de l’entretien psychologique.

Nos résultats (34 % de patients anxieux) sont inférieurs à ceux attendus. Il est probable que l’amélioration des symptômes entraîne une sous-estimation de l’anxiété dans la mesure où le traitement prend alors un sens pour le patient. Les mesures d’accompagnement dans le parcours de soins du patient en prédialyse peuvent aussi expliquer nos résultats puisque la mise en dialyse était programmée dans 93 % des cas.

Les résultats soulignent l’intérêt d’évaluer les troubles psychiques à l’entrée en hémodialyse et insistent sur l’importance d’une approche multidisciplinaire. Pour améliorer la prise en charge globale du patient, il serait intéressant d’identifier les facteurs associés à l’anxiété dans des études ultérieures.