L’élévation de la concentration de phosphore sérique a été associée à des événements diverses chez les patients atteints d’une IRC. Dans cette étude nous allons nous intéresser au dosage de la concentration sanguine du phosphore chez les femmes ménopausées et voir l’influence des œstrogènes sur la concentration du phosphore sérique.

Étude cohorte portée sur 1520 patientes atteintes de maladie rénale chronique stades 3, 4 et 5, âgées entre 40 et 70ans et une moyenne de DFG de 20–70mL/min. Nous avons comparé le dosage de phosphore sanguin chez 3 groupes de patientes : G1 avant la ménopause, G2 après la ménopause avec un traitement à base d’œstrogène, G3 après la ménopause sans traitement à base d’œstrogène, tout en incluant plusieurs facteurs influençant ; DFG, indice de masse corporelle, l’apport alimentaire de P/24heures et les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, le diabète sucré, l’hyperparathyroïdie.

Âge moyen (52,9±17ans), DFG (36,5±11,5mL/min), phosphore (mg/L) 36±1,5, ca (mmoles/L) 3,8±1,5, l’hormone parathyroïdienne (pg/mL) 56,0 [36,5 à 87,7]. Nous avons constaté que les concentrations de phosphore sérique diminuent progressivement entre 20 et 46ans et augmentent entre l’âge de 46 et 60ans (p<0,001) G1. Par contre cette étude nous montre que les femmes ménopausées G2 recevant un traitement à base d’œstrogène ont des taux sériques de phosphore significativement plus faibles que les patientes G3 sans traitement à base d’œstrogène en tenant compte des facteurs influençant la variation du phosphore tels que : DFG, IMC, PTH, Vitamine D.

C’est une étude transversale qui démontre l’efficacité de l’œstrogène dans le traitement de l’hyper-phosphorémie dans l’IRC. Sur le plan physiologique les œstrogènes jouent un rôle important dans la régulation du phosphore tels que les facteurs de croissance des fibroblastes.

L’apport d’œstrogène chez l’IRC peut avoir une influence importante sur les taux de phosphore sérique chez les femmes ménopausées.