La maladie rénale constitue une priorité de santé publique dans le monde. Cependant sa prévalence et son incidence sont difficilement appréciables. En Afrique peu d’études ont été faites sur la maladie rénale chronique. Ce travail a été réalisé dans le but de décrire les caractéristiques épidémiologiques et le profil de la MRC, ainsi que les facteurs de risque associés en milieu semi-urbain au Sénégal.

Il s’agit d’une étude observationnelle, transversale et descriptive réalisée selon l’approche STEPS de l’OMS. Ont été inclus les personnes âgées d’au moins 35ans et résidant à la commune de Guéoul. Un dépistage des facteurs de risque cardiovasculaire et de la maladie rénale a été fait. Les données ont été saisies et analysées avec le logiciel Epi-info^® dans sa version 3.5.1. Le seuil de significativité était retenu pour une valeur de p<0,05.

La population étudiée était composée de 1391 individus inclus avec un âge moyen de 48,45ans. La prévalence de la maladie rénale était de 37 % (515 individus). Leur âge moyen était de 48,78ans±12,68 avec un sex-ratio de 0,35. Soixante-huit individus présentaient une protéinurie supérieure à 2 croix aux bandelettes urinaires. Deux cent six individus (206/515) avaient un DFG<à 60mL/min dont 201 étaient au stade III. Quatre vingt dix huit sujets présentaient des anomalies morphologiques (81, reins diminués de taille et une mauvaise différenciation cortico-médullaires et 17 kystes rénaux). Chez les sujets présentant une maladie rénale, les facteurs de risque cardiovasculaire retrouvés étaient l’obésité dans 25,2 % (p=0,000), l’hypertension artérielle dans 55,5 % (p=0,000), le diabète dans 2,3 % (p=0,021), le syndrome métabolique dans 32,43 %.

Cette étude renseigne sur l’ampleur de la maladie rénale dans la population de Guéoul. Il est nécessaire et urgent de planifier des stratégies de prise en charge de ces facteurs de risque et de progression.