Jusqu’au début des années 1990, la chirurgie laryngée était la principale thérapeutique utilisée dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes avancés du larynx et de l’hypopharynx. L’alternative à ce traitement mutilant a reposé sur l’apparition de nouveaux protocoles dits de « préservation laryngée » que sont la radiothérapie exclusive ou la radiothérapie en association avec de la chimiothérapie (concomitante ou alternée). Plusieurs facteurs ont montré un impact sur la survie et la préservation laryngée (stade OMS, consommation alcoolique, stade TNM, etc.). Notre travail a cherché à montrer l’influence sur la survie et la préservation laryngée d’un facteur rarement étudié : l’indice de masse corporelle (IMC).

Nous avons recueilli les données de 246 patients porteurs d’un carcinome épidermoïde localisée soit au larynx (17,48 %), soit à l’hypopharynx (48,78 %) soit à la margelle laryngée (33,74 %) chez qui un protocole de préservation d’organe (PPO) a été décidé en RCP. Les facteurs déterminant de la survie ont été étudié avec la méthode de Kaplan-Meier, le test de log-Rank et le modèle de Cox.

La médiane de survie brute des patients masculin est de 2,16ans et pour les femmes 6,48ans. Nous avons mis en évidence un impact statistiquement significatif entre la survie et l’IMC du patient (p=0,0004), l’état général (stade OMS) (p=0,0064), la consommation (p=0,0004) et le sevrage alcoolique (p<0,0001) mais aussi le stade T (p=0,0038), la mobilité laryngée initiale (p=0,0002) et l’évaluation en fin de chimiothérapie (p<0,0001). La survie avec larynx fonctionnel est quand à elle liée à l’IMC lors de la consultation initiale (p=0,016), le stade OMS lors de la première consultation (p=0,0005), le bilan endoscopique initial permettant d’évaluer la mobilité laryngée (p<0,0001), la stadification T (p=0,0009).

Outre les critères déjà connus dans la littérature, cette étude a montré l’importance de l’état général et nutritionnel des patients lors de leur prise en charge initiale.