Étude de la relation entre médecin généraliste et chirurgien dans la prise en charge du patient laryngectomisé total : état des lieux à partir d’un échantillon de médecins généralistes - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
La prise en charge chirurgicale des cancers localement avancés du larynx ou de l’hypopharynx entraîne des mutilations définitives. La laryngectomie totale ou la pharyngolaryngectomie totale modifie fondamentalement les fonctions primaires du larynx que sont la parole, la déglutition et la respiration. Les répercussions du stigmate lié au trachéostome sont non seulement physiques, mais également psychologiques et sociales. Les patients trachéostomisés nécessitent donc un accompagnement pluridisciplinaire parmi lequel, le médecin généraliste tient une place primordiale. En tant que référent de proximité et coordinateur de soins, le médecin généraliste est souvent en première ligne dans la gestion des souffrances psychologiques, algiques, la surveillance de la récidive et l’accompagnement des familles. La relation privilégiée entre le médecin généraliste et le malade et sa famille apporte une valeur ajoutée au suivi carcinologique. Le lien entre les soins de ville et ceux des établissements de santé est donc indispensable. Or, une étude de 2010 de la Ligue Nationale Contre le Cancer montrait que seuls 48 % des médecins généralistes interrogés étaient satisfaits de l’information donnée par leurs correspondants chirurgiens et oncologues. L’objectif de ce travail était donc de réaliser un état des lieux de la communication entre médecins généralistes et praticiens hospitaliers oto-rhino-laryngologues (ORL) dans le cadre de la prise en charge des patients ayant été traités par (pharyngo-) laryngectomie totale.
Matériel et méthodes |
Une étude transversale descriptive basée sur un entretien (ou un questionnaire par voie postale en cas de refus d’entretien) a été réalisée afin d’obtenir un état des lieux de la relation entre le médecin généraliste et le chirurgien ORL. Ces entretiens ont été effectués entre mai et juillet 2013.
Résultats |
Notre étude réalisée au sein d’un échantillon de 41 médecins généralistes d’une région française a montré qu’il existait une insuffisance de communication entre praticiens généralistes et chirurgiens ORL. Plus de 75 % des médecins étaient insatisfaits des échanges effectués et 66 % d’entre eux estimaient que leur rôle dans la prise en charge des patients laryngectomisés était insuffisant. La plupart des médecins (75,6 %) déclarait avoir des difficultés dans la prise en charge des patients laryngectomisés (notamment des difficultés techniques en rapport avec les canules et prothèses phonatoires). Notre travail a également mis en évidence un manque de formation universitaire et post-universitaire dans la prise en charge ambulatoire des patients laryngectomisés.
Conclusion |
Un échange d’information de qualité permettrait d’améliorer les rapports ville-hôpital et contribuerait à la formation des médecins généralistes. Une formation post-universitaire aurait également un effet bénéfique sur la prise en charge des patients laryngectomisés et donc sur leur qualité de vie. Les nouveaux moyens de communication et le développement réaffirmé du Dossier Communicant de Cancérologie sont porteurs d’espoir quant à l’amélioration de ces relations médecin généraliste-praticien hospitalier.
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Vol 131 - N° 4S
P. A114 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.