Effet des variables individuelles et environnementales sur les résultats post-implantation chez l’enfant - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
Explorer les liens entre cognition, perception et développement du langage, chez des enfants sourds implantés depuis au moins trois ans. Notre hypothèse était que certaines caractéristiques des enfants et de leurs familles (âge à l’implantation, capacités cognitives, participation familiale…) expliqueraient la variabilité des résultats.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique réalisée avec 26 enfants sourds profonds pré-linguaux, implantés en moyenne à 27 mois, et âgés de 6 à 10ans. Les résultats perceptifs post-implantation ont été mesurés à partir d’une épreuve de reconnaissance de mots monosyllabiques (PBK), d’une échelle de performance auditive (CAP) et d’une tâche d’identification de sons du quotidien. Les résultats langagiers ont été obtenus à partir d’une évaluation du niveau lexical (EVIP) et syntaxique en réception (E.C.O.SS.E). L’intelligibilité a été mesurée à l’aide de l’échelle de Nottingham (SIR). Ces variables ont été mises en lien avec leurs résultats à des épreuves cognitives (planification, attention visuelle, mémoire visuelle, auditivo-visuelle et narrative, issues de la NEPSY), leurs caractéristiques démographiques et auditives, ainsi que leurs scores à l’échelle de participation familiale.
Résultats |
Les enfants implantés présentent des capacités perceptives et langagières retardées, même après 6ans en moyenne d’expérience auditive. Cependant, l’hétérogénéité de leurs résultats est notable (ex. retard syntaxique médian = 30,78, σ = 33,57). Les capacités cognitives non-verbales sont liées aux résultats perceptifs :
– L’attention visuelle est corrélée aux capacités perceptives de mots monosyllabiques (PBK : rs = 0,42, p < 0,05) ;
– La mémoire visuelle est corrélée aux capacités perceptives dans leur ensemble (PBK :rs = 0,54, p < 0,01; CAP: 0,51, p < 0,01), ainsi qu’à l’intelligibilité de la parole (rs = 0,44, p < 0,05).
L’implication familiale est positivement corrélée aux scores perceptifs (PBK: rs=0,52, p < 0,05 ; CAP : rs=.70, p < 0,001), au niveau d’intelligibilité (SIR : rs=0,43, p < 0,05) ainsi qu’aux épreuves cognitives verbales (mémoire auditivo-visuelle et mémoire narrative : p < 0,001), et inversement corrélées aux scores langagiers (retard lexical: rs=–0,69, p < 0,001, et syntaxique : rs=–0,64, p < 0,005). Par ailleurs, les enfants ayant bénéficié en pré-implantation de l’oral accompagné d’une gestualité signifiante obtiennent de significativement meilleurs résultats à l’épreuve de syntaxe en réception (z=–2,14; p < 0,05) et de sensiblement meilleurs résultats au PBK (z=–1,95 ; p = 0,051), que les enfants soumis à de l’oral seul.
Conclusion |
De nombreux facteurs peuvent expliquer les différences interindividuelles des résultats de l’implant cochléaire. Leur connaissance nous permet d’améliorer la prise en charge individuelle et familiale des enfants sourds implantés.
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Vol 131 - N° 4S
P. A162-A163 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.