Les mécanismes de la presbyacousie et des processus dégénératifs des structures de l’oreille interne restent majoritairement inconnus. Vingt-cinq pour cent des pertes neurosensorielles ne peuvent être expliquées par les lésions histologiques. L’exploration du métabolisme oxydatif ainsi que des voies d’apoptose au sein de la périlymphe apporte de nouvelles perspectives pour la prévention et la prise en charge de la presbyacousie. Cependant les prélèvements spécifiques de périlymphe sont impossible sans une contamination par du liquide cérébrospinal. Notre objectif est de mettre au point un outil capable de réaliser une empreinte moléculaire de la périlymphe pour son analyse en spectrométrie de masse.

Une puce de silicium nanoporeux (2mm de long sur 300μm de d’épaisseur) est fixée sur un support mobile en PEEK (polyether ether ketone). Le système est entouré d’une gaine rétractable protectrice en PEEK avec une extrémité pointue pour passer au travers de la membrane de la fenêtre ronde. Trente rats Wistar ont été opérés (15 rats sains et 15 rats exposés à des doses ototoxiques de Gentamicine (160mg/kg/j) pendant 5jours). Après exposition de la bulle tympanique au cours d’un abord ventral, on fraise la capsule osseuse pour accéder à la cochlée et la fenêtre ronde. Puis une empreinte est réalisée en appliquant notre instrument contre la membrane de la fenêtre ronde puis en insérant la puce de silicium dans la cochlée. La puce est examinée en spectrométrie de masse MALDI TOF.

Nos résultats préliminaires mettent en évidence un enrichissement protéique de notre surface nanoporeuse par rapport a une surface d’analyse standard. L’empreinte a pu être réalisée sans difficultés, elle a permis de mettre en évidence des métabolites et des peptides minoritaires de la périlymphe. Elle n’a pas permis à ce jour la détéction de métabolites spécifiques dans notre modèle d’ototoxicité.

Ce nouvel instrument permet une analyse protéique spécifique de la périlymphe. Les perspectives sont la caractérisation du protéome de la périlymphe, la découverte de biomarqueurs de la dégradation auditive et leurs traitements au cours d’une chirurgie d’implantation cochléaire.