Stimulation par les glucocorticoïdes de la réabsorption d’eau via les aquaporines dans l’oreille interne - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
La physiopathologie de la sécrétion d’endolymphe et donc de ses désordres, en particulier, l’hydrops endolymphatique, substratum histologique de la maladie de Menière, est encore très mal connue de nos jours. Il existe au cours d’un hydrops expérimental une diminution de l’osmolarité et de la concentration en potassium endolymphatique. Ces données suggèrent qu’une altération de la régulation du potassium et/ou du transport d’eau de la périlymphe vers l’endolymphe pourraient constituer les déterminants moléculaires impliqués dans la pathogenèse de l’hydrops endolymphatique. Nous avons donc étudié le rôle dans l’oreille interne des aquaporines qui sont des canaux membranaires permettant à l’eau de passer la membrane cellulaire.
Matériel et méthodes |
Nous avons utilisé comme modèles cellulaires : une lignée immortalisée murine de cellules sombres du vestibules, les EC5v, et des cellules vestibulaires humaines prélevées lors d’intervention oto-neurochirurgicale. À l’aide de techniques de PCR quantitative et de western blot nous avons étudié le niveau d’expression de certaines aquaporines. Nous avons ensuite exploré les transports d’eau tritiée au travers d’une monocouche de cellules EC5v cultivées sur filtre. Ensuite nous avons rechercher la présence de ces aquaporines au sein de l’oreille de souris in vivo, en complétant les techniques par de l’immunohistochimie. Enfin, nous avons réalisé des injections de dexaméthasone chez des souris mâles d’âges différents et rechercher les variations d’expression des transcrits de ces aquaporines.
Résultats |
Dans les modèles cellulaires, nous avons mis en évidence une augmentation par la dexaméthasone de l’expression du transcrit et de la protéine de l’aquaporine 3, inhibée par le RU486 et le DRB montrant un mécanisme transcriptionnel dépendant du récepteur des glucocorticoïdes. Nous avons également mis en évidence une augmentation des transports d’eau du pôle apical des cellules vers le pôle basal en présence de dexaméthasone en condition de culture asymétrique. Chez les souris, l’injection de dexaméthasone entraine une augmentation de l’expression du transcrit de l’aquaporine 3 dans l’oreille interne.
Conclusion |
Nous démontrons donc clairement et pour la première fois dans ce modèle cellulaire que la dexaméthasone stimule le flux transépithélial du compartiment endolymphatique vers le compartiment périlymphatiques. Cet effet est associé à une activation de l’expression de l’aquaporine 3 au niveau de l’ARNm et de la protéine in vivo chez la souris et in vitro dans des cellules humaines. L’ensemble de ces résultats permet donc de faire l’hypothèse que les glucocorticoïdes seraient un bon traitement de la maladie de Menière.
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Vol 131 - N° 4S
P. A20-A21 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.