Infiltration de la glande thyroïde dans les laryngectomies totales - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
L’objectif principal était d’étudier l’incidence de l’infiltration de la glande thyroïde dans les carcinomes épidermoïdes laryngés opérés d’une laryngectomie totale. Les objectifs secondaires étaient d’identifier les facteurs prédictifs cliniques et radiologiques, et les facteurs anatomopathologiques associés. Enfin nous souhaitions étudier les survies globales et sans récidive de ces patients et les comparer selon la réalisation d’une thyroïdectomie unilatérale ou totale.
Matériel et méthodes |
Cent quatre vingt deux patients opérés d’une laryngectomie totale avec loboisthmectomie ou thyroïdectomie totale entre 2000 et 2012 ont été analysés rétrospectivement. Les données cliniques et radiologiques pré-opératoires et les données anatomopathologiques ont été recueillies. Leurs associations respectives avec l’infiltration anatomopathologique thyroïdienne ont été étudiées. Les survies globales et sans récidives ont été calculées et comparées.
Résultats |
Vingt-trois patients présentaient une infiltration carcinomateuse thyroïdienne (12,6 %). 1 seul de ces 23 patients présentait un cartilage thyroïde sain, 19 un cartilage transfixié. 12 présentaient une lyse du cricoïde. Dans la cohorte globale l’infiltration thyroïdienne anatomopathologique était plus fréquente dans les lésions à point de départ sous-glottique (p=0,045). Elle était associée à la transfixion du cartilage thyroïde (p=0,017), l’effraction de la membrane crico-thyroïdienne et l’infiltration pré-laryngée (p<0,0001). Elle était associée à la présence d’au moins une adénopathie envahie dans le secteur VIb homolatéral (p=0,0043), et à la présence d’au moins une de ces adénopathies en rupture capsulaire (p=0,0483). Les taux de récidive locale, ganglionnaire, médiastinale ou métastatique n’étaient pas modifiés. La médiane de survie globale dans la cohorte était de 60 mois. La médiane de survie sans récidive était de 41 mois. L’infiltration de la thyroïde ne modifiait pas significativement ces survies (OS : 68 vs 24 mois, p=0,12 ; DFS : 55 vs 15 mois, p=0,0519). Le taux de contrôle loco-régional n’était pas différent selon l’existence ou non d’une infiltration de la glande thyroïde (médianes non atteintes, p=0,0635). La réalisation d’une loboisthmectomie ou d’une thyroïdectomie totale ne modifiait pas significativement la survie globale ou la survie sans récidive.
Conclusion |
Ces données confirment le risque significatif d’infiltration de la glande thyroïde dans les lésions sous-glottiques et dans les lésions avec envahissement des tissus mous pré-laryngés, avec augmentation associée du risque ganglionnaire récurrentiel. Cette infiltration n’était cependant pas associée à une modification significative de la survie ni du contrôle loco-régional. La loboisthmectomie ne semble pas réduire les résultats carcinologiques par rapport à la thyroïdectomie totale dans ces indications et pourrait être considérée en première intention.
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Vol 131 - N° 4S
P. A53-A54 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.