Évaluer l’observance et la tolérance d’une chimioradiothérapie suivie d’une chirurgie par excision totale du mésorectum chez des patients de 75 ans ou plus atteints d’un cancer rectal localement évolué, résécable.

Les dossiers des patients de 75ans ou plus atteints d’un cancer rectal localement évolué qui ont eu une chimioradiothérapie préopératoire au centre hospitalier universitaire de Besançon de janvier 1993 à décembre 2011 ont été analysés rétrospectivement. La chimioradiothérapie était délivrée selon le schéma de l’étude 22921 de l’European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC). L’observance, la toxicité de la chimioradiothérapie, les complications postopératoires, la tolérance de la chimiothérapie adjuvante et les survies globale et sans progression ont été étudiées.

Cinquante-six patients ont été inclus. L’âge moyen était 78,4ans, le sex-ratio de 1,9, le score de Charlson de 2 à 6. Cinquante-cinq patients ont terminé leur radiothérapie, un a interrompu son traitement pour chirurgie d’hémostase et 49 ont reçu au moins 80 % de la dose totale de la chimiothérapie, soit un taux d’observance de 86 %. Pendant la chimioradiothérapie, six patients ont souffert d’une toxicité de grade 3 (selon la Common Terminology Criteria for Adverse Events, CTCAE4.03), principalement digestive. Cinquante-deux patients ont eu une résection tumorale, dont 80,8 % par excision totale du mésorectum. La durée moyenne d’hospitalisation était de 19 jours et le taux de complications postopératoires de 33 %. L’analyse anatomopathologique a montré 85 % de résections R0 et respectivement 12 %, 17 %, 54 %, 3,8 % d’ypT0, T2, T3, T4. Quarante-trois pour cent des patients ont reçu une chimiothérapie adjuvante. Le suivi médian était de 45,8 mois, la durée médiane de survie sans progression de 40,2 mois et les probabilités de survies globale et spécifique à 2ans de 80,4 % et 84,4 %.

Chez les patients de 75ans ou plus sélectionnés, la chimioradiothérapie préopératoire est bien tolérée. La principale toxicité est digestive. Le taux d’observance est comparable à celui observé chez les patients jeunes.