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Les blagues sont des vecteurs de stéréotypes. Exemple de la profession médicale à partir de 220 blagues - 03/10/14

The jokes are vectors of stereotypes. Example of the medical profession from 220 jokes

Doi : 10.1016/j.lpm.2014.05.013 
Damien Maurin , Clément Pacault, Brieuc Galès
 Université Joseph-Fourier, faculté de médecine de Grenoble, département universitaire de médecine générale, domaine de la Merci, place du commandant Nal, 38706 La Tronche cedex, France 

Damien Maurin, université Joseph-Fourier, faculté de médecine de Grenoble, département universitaire de médecine générale, domaine de la Merci, place du Commandant-Nal, 38706 La Tronche cedex, France.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Friday 03 October 2014
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Introduction

Des travaux sociologiques ont montré le lien existant entre l’humour que l’on pratique et les idées inconscientes que l’on se fait de la société dans laquelle on évolue. Nous avons réalisé un questionnaire pour répondre à la question : quels sont les stéréotypes sur notre profession de médecin qui se dégagent d’un verbatim de blagues recueillies au sein d’une population médicale ?

Méthodes

Le recrutement de la population-source (médecins et futurs médecins) s’est fait par différents médias : listes de courriels personnelle et professionnelle, Twitter, Facebook, presse spécialisée médicale, presse généraliste. La période d’inclusion était de six semaines (du 6 juin au 14 juillet 2013). Chaque médecin recruté recevait le lien vers notre blog : humourmedical.overblog.com/ qui contenait un lien vers le questionnaire. Les médecins répondaient à la proposition suivante : « racontez la blague impliquant des médecins qui vous a le plus fait rire ». L’analyse des blagues s’est faite en plusieurs temps. D’abord avec les deux investigateurs séparément (DM et CP), puis mise en commun des résultats afin de dégager un stéréotype pour chaque blague. Puis une triangulation avec un troisième investigateur (BG) à partir de ce travail, pour statuer sur le stéréotype final.

Résultats

Cinq-cent-douze blagues ont été recueillies sur le site et 448 ont été incluses dans l’analyse, représentant 220 blagues. La répartition par sexe des répondants était de 284 hommes (63 %) et 164 femmes (37 %), soit un ratio de 1,7. Cent cinquante-six stéréotypes différents ont été classés en six thèmes : 46 stéréotypes avec « les vicissitudes du métier de médecin » ; 45 avec « hôpital, la guerre du bloc » ; 34 avec « traits de personnalité du médecin » ; 14 avec « psychiatre » ; 12 avec « médecin et sexualité » ; 5 avec « études médicales et malheurs du carabin ». Les anesthésistes étaient représentés comme fainéants, buveurs invétérés de café et moins bien réveillés que leurs patients endormis. Les chirurgiens étaient vus comme mégalomanes, tyranniques avec les autres professions, opérant sans réfléchir, tant leur cerveau se résume à un neurone. Les étudiants en médecine apparaissaient dociles jusqu’à l’absurdité. Les psychiatres étaient aussi fous que leurs patients, se passant parfois d’eux pour la consultation et s’intéressant uniquement à leur passé relationnel. D’autres stéréotypes sur les médecins étaient utilisés : vénalité, salacité, cynisme.

Conclusion

Nous avons montré que les stéréotypes contenus dans les blagues médicales étaient assez caricaturaux et dépeignaient un tableau peu flatteur des médecins en général. Ces traits étaient nécessairement marqués pour accentuer l’effet humoristique de la blague. Nous n’avons pas conclu sur la réalité de ces stéréotypes ni sur leur rôle social dans les rapports entre médecins.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Introduction

Sociological studies have shown the link between humor and unconscious ideas that we have of the society in which we evolve. We conducted a survey to answer the question: “What were the stereotypes of our medical profession that emerge from a transcript of jokes collected in a medical population?”

Methods

Recruitment of the source population (doctors and medical students) was done through different personal and professional mailing lists, Twitter, Facebook, medical press. The inclusion period was six weeks (from June 6 to July 14, 2013). Each physician recruited received the link to our blog: humourmedical.overblog.com/ which contained a link to the questionnaire. Physicians responded to the following proposition: “tell the joke involving doctors you laugh the most”. Analysis of jokes was made by three investigators. Firstly, two investigators (DM and CP) and pooled of results to generate a stereotype for each joke. Then a triangulation was made with a third investigator (BG), to determine the final stereotype.

Results

Five hundred and twelve jokes have been collected on the site and 448 were included in the analysis, representing 220 jokes. The gender of respondents was 284 men (63%) and 164 women (37%), a ratio of 1.7. One hundred and fifty-six different stereotypes were classified into six themes: 46 stereotypes ‘the vicissitudes of the medical profession’; 45 ‘hospital’, the war of the block; 34 ‘personality traits doctor’; 14 ‘psychiatrist’; 12 ‘physician and sexuality’; 5 ‘medical studies and carabin woes’. Anesthetists were represented as lazy, inveterate coffee drinkers and less awakened than their sleeping patients. Surgeons were seen as megalomaniacal, tyrannical with other professions, operating without thinking, as their brain down to a neuron. Medical students appeared docile and absurd. Psychiatrists were as crazy as their patients, sometimes passing them to the consultation and looking only at their past relationship. Other stereotypes of doctors were used: the venality, the salacious, cynicism.

Conclusion

We showed that the stereotypes contained in the medical jokes were quite caricatured and portrayed an unflattering picture of doctors in general. These traits were necessarily marked to emphasize the humorous effect of a joke. We have not entered into the reality of these stereotypes or their social role in the relationship between doctors.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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