Enjeux différés de la perturbation neuroendocrinienne périnatale - 11/10/14
Résumé |
Conformément au concept de l’origine développementale de la santé et des maladies, différents évènements de la vie sont influencés par les conditions environnementales auxquelles l’organisme est soumis précocement. Le timing pubertaire en fonction de l’exposition néonatale aux perturbateurs endocriniens fait l’objet de nos recherches. L’exposition néonatale au diethylstilbestrol (1 ou 10μg/kg/j) cause des effets opposés (retard ou avancée pubertaire) chez la rate avec des changements cohérents de la sécrétion pulsatile de GnRH (Reprod Tox 2014, 64:43). Le bisphénol A (BPA), un contaminant ubiquitaire des plastiques et conserves, est considéré comme inoffensif à des doses de l’ordre du μg/kg. Nous avons comparé l’effet de 25ng/kg/jr avec 5mg/kg/j de la naissance au 5e ou 15e jour postnatal (JPN). Après 15jours d’exposition néonatale à la faible dose, l’ouverture vaginale est retardée (JPN 35,3±0,7 vs 33,5±0,5 chez les témoins) alors qu’elle est avancée (32,1±0,6) après 5mg/kg.jr. Ces changements du timing pubertaire sont associés respectivement à un ralentissement et une accélération de la sécrétion de GnRH étudiée ex vivo au 20e JPN. À ce même âge, une étude RNAseq de l’hypothalamus montre une différence significative d’expression de 14 gènes (25ng/kg vs témoins), 472 gènes (5mg/kg vs témoins) et 1407 gènes (25ng vs 5mg/kg). Une analyse bioinformatique révèle que la neurotransmission GABAergique est affectée de manière opposée par les deux doses. En conclusion, le système neuroendocrinien est extrêmement et précocement sensible au BPA, à un niveau très faible d’exposition et avec des effets opposés selon la dose.
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Vol 75 - N° 5-6
P. 248 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.