Hyperstimulation ovarienne spontanée sur un adénome hypophysaire - 11/10/14
Résumé |
Nous avons hospitalisé une femme de 22ans pour des douleurs abdominales intenses, associées à des vomissements et des méno-métroragies. À l’échographie endovaginale, aspect typique d’hyperstimulation ovarienne chez cette patiente ne prenant aucun traitement et chez qui la grossesse avait été exclue. L’IRM pelvienne retrouvait de volumineux kystes avec des ovaires mesurés respectivement à 13.7×11cm (680cm3) pour le droit et 12.5×8.5cm (500cm3) pour l’ovaire gauche. Au bilan biologique : estradiol extrêmement élevé à 2924pg/mL, avec une LH freinée (0.3UI/L) et une FSH limite supérieure (10.8UI/L). Devant l’absence d’inhibition de la FSH par l’estradiol, nous avons réalisé une IRM hypophysaire qui retrouvait un adénome de 10mm, vraisemblable adénome gonadotrope. Un traitement par cabergoline a été introduit à la dose maximum de 0.5mg par jour, ce qui a permis de normaliser les taux d’estradiol, LH et FSH en quelques jours (respectivement : 92pg/mL pour l’estradiol, 5.2UI/L pour la LH et 5.1UI/L pour la FSH). Le volume ovarien est passé de 680 à 140cm3 pour l’ovaire droit, et de 500 à 125cm3 pour l’ovaire gauche, en trois semaines de traitement. La cabergoline peut avoir 2 types d’action : s’opposer à l’effet du VEGF (principal facteur impliqué dans l’hyperstimulation ovarienne) en inhibant la phosphorylation de VEGFR2 et/ou diminuer la sécrétion de FSH par l’adénome gonadotrope. Nous montrons donc une hyperstimulation ovarienne exceptionnelle et l’efficacité de la cabergoline dans cette situation rarissime (seulement 8 cas décrits dans la littérature).
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Vol 75 - N° 5-6
P. 329-330 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.