Évaluer le développement neurocognitif à l’âge de 2ans des enfants dont la mère a bénéficié de la prise de vitamines de grossesse, iodées ou non, dès le 1^er trimestre.

Parmi les 86 enfants nés de femmes à fonction thyroïdienne normale ayant participé à une étude prospective randomisée sur la supplémentation iodée pendant la grossesse, 44 (19 dont la mère avait pris des vitamines iodées et 25 des vitamines non iodées) ont été évalués à l’âge de 2ans par le test de Bailey (édition 3 : 4 scores de développement : cognitif, langage, moteur, socioémotionnel) dans des conditions standardisées. Nous avons analysé leurs performances en fonction de paramètres personnels (terme, poids de naissance, sexe), maternels (âge, niveau d’éducation, toxiques), hormonaux thyroidiens (maternels aux 3 trimestres et sang de cordon) et environnementaux (PCBs, DDE, PBDEs, métaux lourds dans le lait maternel).

L’iodurie du 1^er trimestre et les concentrations de PCB 153, PCB 118 et cadmium dans le lait étaient corrélées avec certains scores composites. Une tendance était observée pour les concentrations de plomb dans le lait, la T4 maternelle au 1^er trimestre et l’iodurie au 3^e trimestre.

Ces résultats sur un nombre limité d’enfants soulignent l’impact de nombreux facteurs confondants sur le développement neuropsychologique des enfants. Parmi les facteurs environnementaux, le statut iodé en début de grossesse semble important. L’effet bénéfique d’une supplémentation iodée pourrait être mitigé par les effets délétères de polluants neurotoxiques comme les métaux lourds, ou certains PCB.