Comment l’arthroplastie d’épaule peut-elle conduire à une lésion du plexus brachial ? Mise en situation au laboratoire d’anatomie - 22/10/14
Résumé |
Introduction |
La prévalence des lésions neurologiques après mise en place d’une prothèse totale d’épaule est estimée à 4 %. Cette valeur semble majorée pour les prothèses inversées en raison de l’allongement secondaire de l’humérus. Nous proposons ici un travail original utilisant un appareil de mesure des tensions qui nous a permis de quantifier les phénomènes de traction induits au plexus brachial en fonction du positionnement de l’épaule et permettant de déterminer les temps opératoires à risque lors de la mise en place d’une prothèse inversée.
Matériel d’étude |
Six épaules cadavériques ont servi de base à ce travail.
Méthodes |
Les spécimens étaient installés en position demi-assise. Après réalisation d’une voie d’abord delto-pectorale et libération du grand pectoral, le plexus brachial était exposé en dedans du tendon conjoint. Un appareil de mesure de tension (tensiomètres FK 50Ty, Sauter, Allemagne) était positionné sur chacun des nerfs issu du plexus avant d’imprimer différentes combinaisons d’abduction (0°, 30°, 60°, 90°), de rotation externe (0°, 30°, 60°, 90°) de rotation interne (0°, 30°, 60°, 90°) et de rétropulsion (30°, 45°). Finalement, une prothèse totale d’épaule inversée était mise en place et les variations de tensions en fonction des temps opératoire étaient consignées.
Résultats |
La mise en rotation interne ou en rétropulsion augmente la tension du nerf axillaire. La mise en place d’une prothèse inversée sollicite le nerf radial et le nerf axillaire lors de : la mise en place d’un écarteur autostatique entre le deltoïde et le tendon conjoint ; la luxation de la tête humérale – la tension étant dépendante de l’importance de la rétropulsion ; l’exposition de la glène avec mise en rotation externe et en abduction de l’épaule ; la mise en place des implants – l’épaisseur du polyéthylène conditionnant l’importance de la tension.
Discussion |
Certaines précautions permettent de limiter le risque de lésions neurologiques lors de la mise en place d’une prothèse totale d’épaule inversée. Ainsi, lors de l’exposition, les positions extrêmes et les écarteurs peuvent être à l’origine de lésions par traction. Une installation en position suffisamment demi-assise permet de limiter la rétropulsion et les tractions qui en découlent lors du temps de préparation huméral. Il faut enfin éviter de surdimensionner les implants.
Conclusion |
La connaissance de ces temps opératoires à risque devrait permettre de diminuer l’incidence des complications neurologiques lors de la mise en place d’une prothèse totale d’épaule.
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Vol 100 - N° 7S
P. S230 - novembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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