Multimorbidity is a consequence of both epidemiological and demographic transition. Unlike comorbidity, it currently has no consensus definition, making it difficult to assess its epidemiological and socioeconomic burden, to organize healthcare services rationally, and to determine the skills needed for patient self-reliance. The aim of this study is to define the spectrum of multimorbidity and to discuss current implications for the organization of care.

Two independent readers analyzed the literature indexed in PubMed, Embase, CINAHL, and Scopus.

The bibliographic search conducted on July 16, 2013, retrieved 2287 articles (670 in PubMed, 666 in Embase, 582 in Scopus, and 369 in CINAHL). Of these, 108 articles were retained. Multimorbidity is designated by a variety of terms, none of them being MeSH terms. There is no single measure of multimorbidity, as this entity is usually studied for its functional or economic impact, rather than its causes. The prevalence varies considerably, depending on the measure used and the population studied. Factors associated with multimorbidity are age, gender, and socioeconomic characteristics of the populations studied. Studies evaluating the organization-of-care are inconclusive or insufficient.

Multimorbidity serves as an avatar for the fundamental, recurrent problems of modern medicine and the organization-of-care. It may be defined by its causes or its consequences and reflects our concept of both individual health and its collective management. Tools that would allow a more appropriate measurement of this entity are available; we should use them to match medical reality to the needs of patients.

La polypathologie chronique est une conséquence de la double transition épidémiologique et démographique. Distincte de la comorbidité, il n’en existe aujourd’hui aucune définition consensuelle, ce qui rend délicates l’évaluation de son poids épidémiologique et socio-économique, l’organisation raisonnée et adaptée des services de santé ou encore la détermination des compétences nécessaires à l’autonomie des patients. Le but de ce travail est de délimiter un spectre de la polypathologie chronique et d’en discuter les implications actuelles quant à l’organisation des soins.

Analyse de la littérature référencée par PubMed, Embase, CINAHL et Scopus par deux relecteurs indépendants.

La recherche bibliographique a permis d’identifier 2287 articles au 16/07/2013 (PubMed : 670, Embase : 666, Scopus : 582, CINAHL : 369). Au total 108 articles ont été retenus. La polypathologie chronique est désignée sous différents termes, dont aucun n’est un terme MeSH. Il n’existe pas de mesure unique de la polypathologie chronique, cette entité étant plus souvent étudiée pour ses conséquences fonctionnelles ou économiques, non pour ses causes. Selon les mesures et les populations étudiées, la prévalence varie considérablement. Les facteurs récurrents associés à la polypathologie chronique sont l’âge, le sexe et les caractéristiques socio-économiques des populations. Les résultats des évaluations visant l’organisation des soins sont peu concluants ou les études présentent des insuffisances.

La polypathologie chronique se pose comme un avatar des problèmes fondamentaux récurrents de la médecine moderne et de l’organisation des soins. Elle pose la question de sa définition, à partir de ses causes ou de ses conséquences, et renvoie à notre conception à la fois de la santé individuelle et de sa gestion collective. Il existe des outils permettant une mesure plus adaptée de cette entité, qu’il serait intéressant de mobiliser afin de marier réalité médicale et besoins des patients.