Les émulsions lipidiques en toxicologie vétérinaire : un nouvel antidote polyvalent ? - 14/11/14
Résumé |
Introduction |
En matière de toxicologie, le vétérinaire praticien est, pour un très grand nombre de molécules, souvent démuni devant l’absence d’antidote. Dans ce cas, les traitements éliminatoires et symptomatiques sont les seuls présentant un intérêt. Les émulsions lipidiques intraveineuses viennent enrichir l’arsenal des traitements éliminatoires disponibles en médecine vétérinaire pour les intoxications par des substances telles que les avermectines ou la perméthrine par exemple. L’objectif poursuivi est double : d’une part, définir les molécules pour lesquelles les ELI ont montré un intérêt en toxicologie vétérinaire ; d’autre part, décrire les modalités pratiques qui s’imposent au praticien désireux d’utiliser ces émulsions chez les différentes espèces animales.
Méthode |
Cette présentation s’appuiera sur une revue exhaustive de la littérature vétérinaire en ce qui concerne l’utilisation des ELI en toxicologie. Par ailleurs, en tant que centre antipoison, le CNITV est amené à conseiller l’usage des ELI jusqu’à plusieurs fois par jour. Un retour d’expérience sera donc réalisé en particulier en ce qui concerne les modalités pratiques d’utilisation des ELI.
Résultats |
Le mécanisme par lequel les ELI parviennent à réduire la toxicité systémique de certaines molécules n’est pas connu avec certitude. À ce jour, plusieurs hypothèses sont avancées parmi lesquelles l’« effet siphon », une action sur le métabolisme cardiaque… Si l’on considère l’effet siphon, toute intoxication par une molécule lipophile est susceptible d’être efficacement traitée par l’administration IV d’émulsion lipidique. En pratique, la littérature vétérinaire rapporte une efficacité des ELI dans des cas d’intoxication par des substances aussi diverses que : la perméthrine, des avermectines (ivermectine, moxidectine), le baclofène, l’ibuprofène, des anesthésiques locaux, des psychotropes, des inhibiteurs calciques, des organophosphorés, du cannabis… Il semble toutefois que les ELI soient inefficaces ou d’une efficacité très limitée chez les chiens porteurs d’une mutation génétique à l’origine d’une sensibilité particulière à certains médicaments. Les schémas posologiques décrits dans la littérature vétérinaire étaient initialement inspirés des cas cliniques et des recommandations publiés en médecine humaine, les variations de protocole sont aujourd’hui nombreuses et reflètent l’adaptation du schéma thérapeutique en fonction de la taille de l’animal (chat, chien, NAC, chevaux…) et du matériel dont dispose le praticien. Les spécialités accessibles aux vétérinaires sont nombreuses ; malgré un circuit de dispensation relativement simple, le praticien se heurte à deux types de difficultés représentées respectivement par le prix des poches et le délai d’obtention du produit en officine.
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Vol 26 - N° 4
P. 210 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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