Impact de l’intervention du Centre antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) sur une prise en charge adaptée du patient : enquête concernant l’intoxication accidentelle de l’enfant de moins de 6 ans - 14/11/14
Résumé |
Introduction |
Les appels au CAPTV concernent notamment les accidents de l’enfant (46 % soit 10 211 exposés annuels–données CAPTV Grand Ouest 2013) dont la majorité peut être prise en charge à domicile grâce aux conseils prodigués et aux suivis réalisés par le CAPTV. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact de l’intervention du CAPTV sur une prise en charge adaptée du patient (lieu, transport et consultation médicale).
Méthode |
Enquête prospective réalisée par les infirmières sur l’ensemble des dossiers inclus du 2 et au 16 juin 2014.
Un questionnaire d’auto-évaluation a été administré lors du suivi des exposés : nous avons questionné notamment l’entourage sur ce qu’il aurait fait en l’absence des conseils du CAPTV et évalué le degré de satisfaction du service rendu.
Critère d’inclusion : tout enfant de moins de 6ans exposé accidentellement à un agent xénobiotique ayant fait l’objet d’un appel au CAPTV pour lequel le questionnaire a pu être complété dans sa totalité.
Les données anonymisées ont été exploitées sur EPI INFO.
Résultats |
Sur les 581 cas recensés sur cette période, 530 enfants ont été inclus dans l’étude : 0–1ans 12 %, 1–3ans 62 % et 3–5ans 26 %.
les agents les plus concernés étaient les médicaments/dispositifs médicaux/parapharmacie (35 %), les produits ménagers (25 %) et les végétaux/champignons (13 %)
les principales circonstances étaient le défaut de perception du risque (89 %) et l’erreur thérapeutique (6 %).
La gravité finale (PSS) était : nulle dans 378 cas (72 %), faible dans 144 cas (27 %) et modérée dans 5 cas (1 %) ; tous les enfants ont guéri.
Sur 58 consultations avant appel au CAPTV (médecin traitant et urgences pédiatriques), 47 étaient considérées non justifiées par le CAPTV en raison d’un risque nul ou faible.
Sur 13 hospitalisations observées, 8 ont eu lieu hors avis du CAPTV et considérées non justifiées.
L’appel au CAPTV a évité 293 consultations (104 chez le médecin généraliste et 189 aux urgences pédiatriques).
L’extrapolation de ces chiffres sur un an d’activité permet d’estimer de 5208 à 6024 le nombre de consultations médicales évitées en 2013.
Le degré de satisfaction a été de 99 % de réponses « très satisfait » du service rendu par le CAPTV.
Discussion |
Pour chacun de ces appels, le CAPTV évalue, conseille, participe à la régulation et lors du suivi des exposés peut assurer ses missions de prévention et de recueil de données à visée scientifique ou de toxicovigilance. Les résultats de cette étude sont conformes aux publications étrangères concernant le rapport coût-bénéfices des CAPTV : des économies sont réalisées sans diminuer la qualité de la prise en charge. Bien que cette étude ait été réalisée sur un effectif limité de patients en raison de la charge de travail supplémentaire, ses résultats mériteraient d’envisager un projet de recherche paramédicale plus approfondi.
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Vol 26 - N° 4
P. 223 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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