Les tentatives de suicide constituent des situations rencontrées non seulement dans les services des urgences psychiatriques, mais aussi dans les services médicaux et chirurgicaux. En effet, souvent mal évaluées après la fin des soins somatiques, elles n’arrivent que rarement dans des structures de soins psychiatriques.

Les objectifs de notre travail sont de décrire le profil clinique et épidémiologique des suicidants admis aux différents services du CHU, d’identifier les services les plus demandeurs d’avis psychiatrique pour tentative de suicide, les méthodes utilisées par les suicidants, les troubles psychiatriques sous-jacents et d’évaluer les facteurs de risque de passage à l’acte auto-agressif.

À travers une étude prospective sur six mois, colligée au sein du centre hospitalier universitaire Hassan II à Fès, nous avons évalué dans le cadre de l’activité de psychiatrie de liaison les suicidants hospitalisés dans les différents services médico-chirurgicaux après une tentative de suicide violente. L’étude a été étalée sur une période de 24 mois, de janvier 2010 à décembre 2011. Parmi 180 demandes d’avis pour divers troubles, 31 cas de tentatives de suicide ont été inclues dans notre étude. L’avis psychiatrique a été réalisé en se basant sur un entretien psychiatrique. Les données sont recueillies à l’aide d’un hétéro-questionnaire comprenant 24 items. Un suivi au sein du service de psychiatrie est proposé avec un rythme à un mois, à trois mois et à six mois.

Trente et un suicidants âgés entre 13 et 65ans ont été inclus dans notre travail dont 60 % de sexe masculin, 45 % des patients avaient des antécédents psychiatriques. Vingt-six pour cent de nos patients étaient hospitalisés en réanimation et 23 % en chirurgie viscérale. Les moyens les plus utilisés par les patients étaient l’ingestion de caustiques et l’intoxication médicamenteuse dans 26 % des cas chacun. Les pathologies psychiatriques les plus diagnostiqués selon le DSM-IV étaient un trouble dépressif dans 52 % des cas et un trouble psychotique à type de schizophrénie paranoïde ; trouble schizophréniforme, trouble schizo-affectif et trouble psychotique bref dans 36 % des cas. L’évolution était favorable chez 70 % de nos patients au bout de six mois.

La psychiatrie de liaison est une discipline en plein essor, elle joue un rôle primordial dans l’évaluation et la prise en charge des conduites suicidaires nécessitant une prise en charge somatique.

Notre étude nous a permis d’aller à la rencontre des suicidants hospitalisés dans les services médicaux et chirurgicaux, d’initier et de continuer leur prise en charge et de participer à la prévention des éventuelles récidives.

Suicide attempt situations are not only encountered in psychiatric emergency departments, but also in the other medical and surgical units as well. They are often poorly evaluated after the end of physical care, and they rarely happen in facilities of psychiatric care.

Through a prospective study established over a period of six months, conducted within the university hospital center Hassan II in Fez, we attempted in the context of the activity of the liaison psychiatry to assess, the suicide attempters hospitalized in the medical and surgical units after a violent suicide attempt. The study was spread over a period of 24 months, from January 2010 to December 2011. The objectives of our study were to describe the clinical and epidemiological profile of the suicide attempters that are admitted to the physical units of the university hospital center, to identify the units that are most demanding of psychiatric consultations for suicide attempts, the methods used, the underlying psychiatric disorders, and to assess the risk factors. From 180 requests for psychiatric consultation, 31 cases of suicide attempts were included in our study. The psychiatric evaluation was performed based on a psychiatric interview. Data was collected using questionnaires including 24 items. After an initial psychiatric examination designed to assess the patient's psychiatric condition, follow up examinations were completed at 1, 3 and 6 months intervals.

Of the 31 attempt survivors aged between 13 and 65 included in our work, 60% were male and 45% of the patients had a psychiatric history. Twenty-six percent of our patients were hospitalized in a resuscitation unit and 23% in visceral surgery. The most common means used by the patients was the ingestion of caustic substances and drug toxicity in 26%. Most psychiatric disorders – diagnosed according to DSM-IV – were depressive disorder in 52% of cases, and a psychotic disorder (paranoid schizophrenia, schizophreniform disorder, schizoaffective disorder and brief psychotic disorder) in 36% of cases. The outcome was favorable in 70% of our patients after 6months.

Liaison psychiatry is a growing field; it plays a crucial role in the assessment and management of suicidal behavior requiring medical somatic management.

Our study allowed us to meet the suicide attempters hospitalized in the medical and surgical units, to initiate and continue their support, and to participate in the prevention of any recurrence.