Cet article se propose de situer la psychanalyse par rapport à ses sources possibles liées au judaïsme de Sigmund Freud. Car celui-ci, qui se définissait comme un juif s’étant éloigné de la pratique religieuse de ses pères, a néanmoins toujours revendiqué son identité qui le plaçait, comme il aimait à le dire, dans la minorité de l’opposition où il tirait l’énergie nécessaire à sa créativité. Le Talmud, qui représente la tradition orale de l’exégèse biblique possède ses propres règles d’interprétation que nous avons tenté de comparer à certains aspects de la technique psychanalytique. La libre association de la parole marquée par une certaine diffluence représente un premier point d’accroche. Comme la psychanalyse, il associe étroitement théorie et pratique, l’une enrichissant l’autre de ses apports mutuels. Freud, lorsqu’il parle de tradition transmise, ou de survivance de traces mnésiques dans l’hérédité archaïque fait le lien entre psychologie individuelle et collective, de même qu’avec l’anthropologie. La relation thérapeutique basée sur le transfert, tout comme la relation des élèves à leur maître, des hassidim à leur Rabbi, est basée sur une foi expectante représentant le moteur de toute réflexion sur soi dans un but d’amélioration. L’esprit talmudique se réfère à une foi religieuse alors que la psychanalyse se base sur la découverte des modes de pensée inconscients. Or, il est notable que Freud lui-même n’a pas pu empêcher la structuration de sa création en de nombreuses chapelles la rapprochant finalement par bien des points des préoccupations constituant le socle de toute croyance religieuse, à savoir le bien-être de l’être humain et la connaissance de son fonctionnement psychique le plus intime.

This article aims to situate psychoanalysis in relation to its possible sources related to Judaism by Sigmund Freud. For this one, which defined himself as a Jew, withdrew the religious practice of his fathers, has nevertheless always claimed his identity that placed him, as he liked to say, in the minority of the opposition which he drew energy for creativity. The Talmud, which represents the oral tradition of biblical exegesis, has its own rules of interpretation that we have attempted to compare some aspects of psychoanalytic technique. The free association of speech characterized by a certain diffluence represents a first attachment point. Like psychoanalysis, it closely links theory and practice, one enriching the other of its mutual contributions. Freud, when he speaks of tradition passed, or survival of memory traces in the archaic heredity makes the link between individual and collective psychology, and with anthropology. The therapeutic relationship based on the transference, as the relationship of students to their master, or Hasidim to their Rabbi, is based on an expectant faith that represents the basis of any self-reflection for the purpose of improvement. The talmudic spirit refers to a religious faith, while psychoanalysis is based on the discovery of unconscious thought patterns. However, it is noteworthy that Freud himself could not prevent the formation of his creation in the many chapels finally approaching in many respects concerns constituting the basis of religious belief, namely the welfare of human being and knowing one's most intimate psychic functioning.