Cet article vise à contribuer à la sociologie des organisations patronales, en croisant les apports des travaux qui leur ont récemment été consacrés en France avec ceux qui ont étudié, notamment dans le domaine des Science and Technology Studies, le travail de lobbying et de relations publiques qu’accomplissent les industriels pour nier ou minimiser les dangers de leurs activités ou de leurs produits pour la santé ou l’environnement. À partir d’une étude centrée sur le Comité des salines de France, une organisation représentant les producteurs industriels de sel français, nous examinons les stratégies que les acteurs industriels mobilisent pour défendre leur réputation et celle de leurs produits lorsque l’innocuité de ceux-ci est mise en cause. Cela nous conduit à montrer l’existence d’un répertoire d’action commun à ces acteurs, à la fois transsectoriel et transnational.

The purpose of this article is to contribute to the sociology of employer organisations, by combining input from work recently conducted in France, with research — notably in the field of Science and Technology Studies — on lobbying and public relations activities pursued by companies to repudiate or downplay the dangers to health or the environment posed by their activities or products. Drawing on a study focused on the Comité des salines de France, an organisation that represents French industrial salt producers, we explore the strategies that industrial firms employ to defend their reputation and that of their products when doubts are cast on their safety. This enables us to demonstrate the existence of a common repertoire of strategies — both trans-sectorial and transnational — employed by these actors.