Une nouvelle mutation ponctuelle dans l’amégacaryocytose congénitale - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.oncohp.2014.10.011 
Sophie Bayart 1, , Virginie Gandemer 2, 4, Sophie Taque 2, Stéphane Giraudier 3, Jean Hugue Dalle 5, Béatrice Ly Sunnaram 6, Catherine Henry 7, Benoit Guillet 1, 4
1 Centre régional de traitement des maladies hémorragiques de Rennes-Bretagne, service d’hématologie cellulaire et d’hémostase bioclinique, CHU Rennes, France 
2 Service d’hémato-oncologie pédiatrique, CHU Rennes, France 
3 Service d’hématologie biologique, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, groupe hospitalier universitaire Henri-Mondor, faculté de médecine, université Paris Est, Créteil, France 
4 Université Rennes 1, France 
5 Service d’hémato-immunologie pédiatrique, hôpital Robert-Debré, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, France 
6 Laboratoire de cytologie, service d’hématologie cellulaire et d’hémostase bioclinique, CHU de Rennes, France 
7 Laboratoire de cytogénétique et biologie cellulaire, CHU de Rennes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Contexte

L’amégacaryocytose congénitale (CAMT) est une pathologie rare autosomique récessive caractérisée par une thrombopénie initiale avec absence de mégacaryocytes évoluant vers une aplasie médullaire. Elle résulte d’une mutation sur le gène du récepteur de la thrombopoietine MPL. Deux groupes, I et II, sont décrits selon la sévérité de l’évolution qui est fortement dépendante du type de mutation.

Observation

Nous rapportons ici le cas d’un enfant atteint d’une CAMT du groupe II. Il n’avait pour antécédent qu’une thrombopénie néonatale transitoire non symptomatique à 16 G/L. Il n’existe aucune histoire familiale de thrombopénie. Il est revu à l’âge de 21 mois pour des signes hémorragiques cutanéo-muqueux et une bicytopénie associant une anémie normocytaire à 9,2g/dL et une thrombopénie normocytaire à 48G/L Il ne présente pas de dysmorphie ni de retard de développement. Le bilan complémentaire va retrouver une hypoplasie médullaire avec de rares mégacaryocytes, une faible croissance des progéniteurs hématopoïétiques CFU-GM, une très faible croissance des progéniteurs hématopoïétiques CFU-MK et une augmentation de la Thrombopoiétine à 2602pg/L. Devant ses résultats, l’analyse du gène MPL est réalisée par séquençage direct des régions codantes. Les exons mutés ont ensuite été séquencés chez les 2 parents. L’enfant est porteur de 2 mutations ponctuelles hétérozygotes du gène MPL. La première d’origine paternelle, dans l’exon 3 (c.305G>C ; p. R102P), a déjà été rapportée dans la littérature et associée à l’état homozygote ou hétérozygote composite à une CAMT du groupe II. La seconde, sur l’autre allèle de MPL car d’origine maternelle, est localisée dans l’exon 11 (c. G1610>C ; p. R537P) et n’a pas été décrite à ce jour. Ces 2 mutations délétères modifient de manière importante la structure primaire du récepteur de la thrombopoïétine en changeant une arginine en proline ; p. R537P est localisée dans le domaine intra-cellulaire du récepteur contrairement à la plupart des mutations décrites dans les CAMT du groupe II comme p. R102P. L’enfant évolue progressivement vers une pancytopénie sévère nécessitant une allogreffe de sang placentaire à l’âge de 3,5ans. L’évolution est favorable avec une sortie d’aplasie à j27, un arrêt des transfusions à j78 et une numération formule sanguine normale à 6 mois de la greffe (plaquettes sanguines à 256000, hémoglobine à 9,6g/d et leucocytes à 6,5 G/L avec des PNN à 5,2 G/L).

Conclusion

L’amégacaryocytose congénitale constitue un diagnostic différentiel à envisager devant une aplasie médullaire idiopathique de l’enfant jeune. Le génotypage de MPL peut permettre de décider rapidement d’une allogreffe avant même que l’aplasie soit devenue profonde. Nous décrivons ainsi une nouvelle mutation p.R537P qui associée à la mutation p.R102P, est responsable d’une amégacaryocytose congénitale du groupe II.

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Vol 2 - N° 4

P. 212 - décembre 2014 Retour au numéro
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