Tolérance de l’ivermectine chez le nourrisson et l’enfant de moins de 15 kg : observatoire multicentrique - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
L’incidence annuelle de la gale en France est estimée à 328 cas pour 100 000 habitants. Dans 10 % des cas, il s’agit de patients dont le poids est inférieur à 15 kg. L’arrêt de commercialisation de l’association benzoate de benzyle 10 % et monosulfiram 2 % a favorisé dans certains cas la prescription d’ivermectine (IVM) chez le nourrisson alors que les données de tolérance sont très limitées à cet âge. Notre objectif était de recueillir les observations d’enfants de moins de 15 kg traités par IVM afin d’en évaluer la tolérance.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective multicentrique a été menée auprès des centres de dermatologie pédiatrique. Une fiche standardisée était proposée aux dermatologues qui décidaient de traiter des enfants de moins de 15 kg par IVM pour une gale. Au moins une visite de surveillance était requise 2 à 4 semaines après le traitement, avec recueil de données de tolérance clinique (signes digestifs, neurologiques, cutanés). La réponse au traitement était également évaluée.
Résultats |
La prise du traitement (administration de comprimés pilés par la famille). Aucun signe digestif, neurologique ou cutané n’était relevé en dehors d’une poussée d’eczéma chez un nourrisson de 12 mois ayant une gale profuse récidivante. Dans le sous-groupe d’enfants traités par IVM seule, la dose moyenne reçue était plus élevée chez les enfants considérés guéris à la visite de suivi comparés au groupe non guéri (257 vs 222 μg/kg, non significatif).
Discussion |
Le choix thérapeutique dans la gale du nourrisson est limité. Les données d’efficacité de l’esdépalléthrine sont faibles, la tolérance locale du benzoate de benzyle imparfaite et le recours à la perméthrine limité (ATU nominative). Dans ce contexte, l’IVM orale est parfois utilisée chez le nourrisson, hors AMM, après échec de traitements locaux. Notre étude, bien que limitée, suggère une bonne tolérance de l’IVM chez le patient de moins de 15 kg, conforme au résultat d’une série récente de 15 cas. Cela concorde également avec les données de tolérance durant la grossesse qui ont conduit le centre de référence des agents tératogènes (CRAT) à recommander l’IVM chez la femme enceinte.
Conclusion |
Ces données préliminaires de tolérance de l’IVM chez le nourrisson motivent pour la réalisation d’études randomisées dans cette tranche d’âge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gale, Ivermectine, Nourrisson, Tolérance
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S251 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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