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HPV16 est-il un des agents étiologiques du lichen plan érosif ? Mise en évidence d’expansions lymphocytaires T CD8+ clonales périphériques et locales spécifiques d’HPV16 E711-20 au cours de la maladie - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.085 
M. Viguier a, , H. Bachelez b, B. Poirier a, J. Kagan c, M. Battistella a, F. Aubin d, A. Touzé e, M. Carmagnat f, C. Francès g, M.-L. Gougeon a, N. Fazilleau c
a Antiviral Immunity Biotherapy and Vaccine Unit, Institut Pasteur, Paris, France 
b Imagine Institute, hôpital Necker, Paris, France 
c Inserm U1043 et CNRS UMR5282, hôpital Purpan, Toulouse, France 
d EA 3181 et SFR FED 4234, université de Franche Comté, Besançon, France 
e UMR 1282, Inra-université François-Rabelais, Tours, France 
f Laboratoire d’immunologie, hôpital Saint-Louis, France 
g Dermatologie, hôpital Tenon, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lichen plan érosif (LPE) est une maladie inflammatoire chronique d’étiologie inconnue affectant la peau et les muqueuses, caractérisée par un infiltrat lymphocytaire à prédominance T (LT) CD8+ cytotoxique, associé à une apoptose des cellules épithéliales et à une rupture de la membrane basale. La proximité de l’infiltrat avec les cellules épithéliales pourrait suggérer un mécanisme dysimmunitaire, dont la spécificité antigénique reste à identifier.

Patients et méthodes

Dix patients atteints de LPE ont été étudiés, avec prélèvements sanguins réalisés en poussée et en rémission sous photochimiothérapie extracorporelle (CPP Ile-de-France IV, 2009/10NI). Après isolement des lymphocytes, les études de répertoire des LT CD8+ ont été réalisées à partir de l’ARN par RT-PCR, immunoscope, clonage et séquençage des réarrangements CDR3bêta. Le dextramère HPV 16 E711-20-PE (HLA-A*0201 ; YMLDLQPETT, Immudex) était utilisé pour repérer et trier les LT spécifiques sur un trieur cellulaire.

Résultats

Chez tous les patients, des biais de répertoire ont été trouvés, au moment des poussées de LPE, au sein des LT CD8+ périphériques avec utilisation préférentielle du segment de gène Vb3 (26,49 % ± 4,81 %) et présence de pics en immunoscope pour les réarrangements Vb3-Cb. Le caractère clonal était confirmé par la présence d’une expansion unique retrouvée dans le sang et in situ. Le suivi de ces expansions a montré, chez plusieurs malades, la diminution ou la disparition des clones lors des phases de rémission. Une population reconnaissant HPV 16 E711-20 était identifiée parmi les LT CD8+Vb3+ périphériques, au sein de laquelle on retrouvait un enrichissement des expansions clonotypiques précédemment identifiées. Le marquage in situ, sur les lésions de LPE, montrait la présence de LT CD8+ HPV 16 E711-20+.

Discussion

Ces données montrent qu’une proportion de LT CD8+ clonaux est spécifique d’HPV16, avec une diminution quantitative ou une disparition lors des phases de rémission de la maladie, suggérant leur caractère pathogénique et identifiant HPV16 comme un possible agent étiologique du LPE. La démonstration du caractère cytolytique de ces expansions vis-à-vis d’une cible HPV reste à montrer.

Conclusion

Un lien HPV16/LPE est suggéré, sous-tendant à terme l’utilité de mesures prophylactiques vis-à-vis d’HPV16, comme piste thérapeutique du LPE.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Clonotypes, Human papilloma virus 16, Lichen plan érosif, Photochimiothérapie extracorporelle, Répertoire, T-cell receptor


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Vol 141 - N° 12S

P. S259 - décembre 2014 Retour au numéro
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