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Pratique de la cytométrie en flux sur peau dans les lymphomes cutanés T épidermotropes et érythrodermiques : un outil diagnostique ? - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.097 
A.-M. Tesnière a, , R. Morello b, F. Comoz c, S. Lecot d, V. Salaun e, L. Verneuil a
a Dermatologie, Caen, France 
b Biostatistiques, université de Caen Basse-Normandie, Caen, France 
c Anatomopathologie, université de Caen Basse-Normandie, Caen, France 
d Biologie moléculaire, université de Caen Basse-Normandie, Caen, France 
e Cytométrie en flux, université de Caen Basse-Normandie, Caen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les lymphomes cutanés T érythrodermiques (LCTE) (syndromes de Sezary [SS] et mycosis fongoïdes érythrodermiques [MFE]) représentent environ 5 % des érythrodermies. Leur diagnostic est souvent difficile et nécessite une confrontation des données cliniques, histologiques, immuno-histochimiques et de biologie moléculaire.

Peu de données sont disponibles concernant l’intérêt de l’immunophénotypage lymphocytaire cutané dans les lymphomes cutanés T, principalement étudié dans les lymphomes B.

Patients et méthodes

Entre août 2004 et juillet 2013, les dossiers de patients présentant un lymphome T épidermotrope (SS, MF érythrodermique [MFE] et MF) ayant eu un immunophénotypage cutané au diagnostic étaient analysés. Ces données étaient comparées à un groupe de témoins érythrodermiques (TE) présentant une dermatose inflammatoire.

Résultats

Quarante-cinq patients ont été inclus : 33 lymphomes cutanés T (LCT) dont 13 SS, 6 MFE, 14 MF et 12 TE (5 eczémas, 3 psoriasis, 1 DRESS, 1 purpura rhumatoïde, 1 photoallergie et 1 érythrodermie idiopathique).

La cytométrie en flux sur peau était contributive pour les 13 SS, 6 MFE et 11 MF (Se = 100 %, Spe = 75 %), contre 3 TE (p<0,05 pour les 3 groupes) contrairement à l’histologie qui ne permettait pas de différencier les SS/MFE des TE (SS : sensibilité = 46 %, spécificité = 92 %, p=0,07 ; MFE : sensibilité = 17 %, spécificité = 92 %, p=1).

Dans le groupe SS, la cytométrie sur peau permettait la détection de la perte d’expression du CD7 dans 12 cas contre 4 par immuno-histochimie (p =0,04). La comparaison de la cytométrie sur sang et peau ne montrait une différence que pour le groupe MF (p=0,002). Dans ce groupe, la cytométrie était contributive dans 3 cas/4 où l’histologie ne permettait pas de retenir le diagnostic.

Discussion

Nos résultats montrent une bonne valeur prédictive positive (81 %) et une valeur prédictive négative (100 %) de la cytométrie en flux sur peau pour le diagnostic des SS/MFE comparé aux érythrodermies non lymphomateuses en cas d’histologie non spécifique.

Dans le contexte de Sezary, la cytométrie cutanée était plus sensible mais moins spécifique pour la détection de la perte d’expression du CD7 comparée à l’IHC (se : 92 % vs 36 % ; spe : 75 % vs 100 %) ; elle reste à évaluer pour le marqueur CD26.

Néanmoins, ces résultats obtenus par cytométrie sur peau n’étaient pas supérieurs à ceux obtenus dans le sang. Pour les MF, la cytométrie en flux était positive même en cas d’histologie non contributive, ce qui n’était pas retrouvé auparavant dans les deux séries publiées.

Conclusion

La cytométrie en flux pratiquée sur peau a une grande valeur diagnostique pour les érythrodermies lymphomateuses et permet de les différencier des dermatoses inflammatoires, contrairement à l’histologie. De plus, elle apparaît intéressante pour les MF, en complément de l’histologie ou en cas d’histologie non contributive.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cytométrie de flux, Érythrodermie, Syndrome de Sézary


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Vol 141 - N° 12S

P. S265 - décembre 2014 Retour au numéro
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