Auto-diagnostic dermatologique des patients internautes : étude descriptive de 597 patients - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Internet est la méthode de vulgarisation médicale la plus utilisée et fait désormais partie de la pratique médicale courante, a fortiori en dermatologie où les lésions sont le plus souvent visibles.
Objectif |
L’objectif de notre étude était d’évaluer le niveau de pertinence d’un auto-diagnostic fait par le patient à l’aide d’Internet.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude descriptive transversale incluant uniquement les patients primo-consultants en consultation de dermatologie au CHU d’Amiens sur une période de 6 mois, de novembre 2013 à mai 2014. Cinq cent quatre-vingt-dix-sept patients ont été inclus. Ils remplissaient un auto-questionnaire anonymé avant leur consultation médicale et étaient répartis en deux groupes : ceux ayant consulté Internet et ceux n’ayant pas consulté Internet pour ce problème dermatologique. Le diagnostic final retenu par le médecin était comparé au diagnostic supposé par le patient. Les réponses étaient classées en 3 catégories : accord fort, modéré ou faible. L’objectif principal était d’évaluer pour chaque groupe, la concordance entre le diagnostic supposé par le patient avant sa consultation et le diagnostic finalement retenu par le dermatologue.
Observations |
Sur les 597 patients inclus, 243 avaient consulté Internet et 354 n’avaient pas consulté Internet.
L’auto-diagnostic du patient internaute est plus pertinent que celui du non internaute (OR=1,67 ; IC 1,20–2,33 ; p<0,01). La gravité supposée de la pathologie par le patient est associée de façon significative à la réalisation de ses recherches sur Internet (56,7 % contre 28,7 % ; OR=2,03 ; p<0,01), ceci étant conforté en analyse multivariée.
L’auto-diagnostic semble le plus pertinent pour les pathologies vasculaires et les toxidermies (p<0,01). La consultation de photographies concerne 58 % des patients et semble prédictive d’un meilleur auto-diagnostic en dermatologie (OR=1,79 ; IC 1,25–2,57 ; p<0,001). Soixante-neuf pour cent des patients étaient adressés par un médecin. Cet élément n’est pas associé de manière significative à une meilleure concordance diagnostique dans les deux groupes. Seulement 17 % des patients avaient consulté les sites de référence de dermatologie.
Discussion |
Les résultats sont concordants avec les données actuelles de la littérature. Toutefois, il s’agit à notre connaissance de la première étude s’intéressant à l’influence d’Internet sur l’auto-diagnostic en dermatologie.
Conclusion |
Dans le groupe internaute, l’auto-diagnostic est significativement plus pertinent que dans le groupe non internaute. Les photographies de dermatoses disponibles sur Internet semblent être une aide à l’auto-diagnostic. L’influence d’Internet sur l’observance du traitement mériterait également d’être évaluée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Auto-diagnostic, Auto-questionnaire, Dermatoses, Internet
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S297 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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