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Fasciites nécrosantes : première enquête épidémiologique française - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.160 
E. Sbidian a, , E. Audureau b, F. Hemery c, O. Chosidow a

Parcours de soins des fasciites nécrosantesd

a Dermatologie, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France 
b Santé Publique, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France 
c Informatique, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France 
d Hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les fasciites nécrosantes (FN) sont des infections cutanées graves (25–30 % de mortalité). Elles sont rares, même si dans une étude prospective bien conduite ancienne (années 1990), l’incidence était multipliée par 4 en 5ans (de 0,09 à 0,4 FN pour 100 000 habitants d’Ontario, Canada). Aucune donnée épidémiologique n’est disponible en France. L’objectif de cette enquête était de colliger les données socio-démographiques et de mortalité des patients présentant une FN en France.

Matériel et méthodes

Nous avons interrogé le PMSI national entre 2007 et 2012 avec le mot-clef « fasciite nécrosante ». Les données rétrospectives utilisables étaient l’âge, le sexe, le nombre de séjours par patients et leurs durées, un séjour associé en réanimation et le décès (estimé selon la méthode de Kaplan-Meier). Les variables liées à l’événement au seuil p0,15 en analyses univariées ont été intégrées à un modèle multivarié de Cox, après vérification de l’hypothèse des risques proportionnels et des valeurs de hazard ratio (HR) ont été calculées.

Résultats

La recherche PMSI national a colligé 2403 séjours entre 2007 et 2012, soit au total 1877 patients, avec une incidence moyenne calculée de 4,8 patients/million d’habitants/an (population française de 65,7 millions en 2012). L’âge médian était de 60 ans (1–100), 1122 (59,8 %) patients étaient de sexe masculin. Le nombre médian de séjours était de 1 (25 %Interquartile range (IQR) 1–75 %IQR 2). La durée médiane de suivi était de 19 jours (0–1425). Deux cent sept (11 %) patients étaient transférés, un passage en réanimation était noté chez 1 245 (66,3) patients. 366 décès ont été constatés avec une prévalence de 19,5 % (intervalle de confiance 95 % [IC 95 %] 17,7–21,3). Considérant l’ensemble des variables dans un modèle de Cox, l’âge70 (HR=2,9 [2,3–3,6]), le sexe féminin (HR=1,2 [1,0–1,5]), un séjour en réanimation (HR=1,6 [1,2–2,0]) étaient indépendamment associés au décès.

Discussion

Il s’agit de la première étude épidémiologique française robuste portant sur les FN. Les facteurs associés à la mortalité rapportés dans la littérature (âge élevé, sexe féminin et un séjour en réanimation) sont concordants avec les résultats de cette étude, suggérant que le biais de classement toujours possible lié au codage PMSI était faible ou nul. L’incidence des FN est peut-être sous-estimé puisque nous avons utilisé un codage restreint (uniquement fasciite nécrosante et non ses synonymes, eg gangrène gazeuse, gangrène de Fournier…) pour assurer une spécificité du diagnostic. Le taux de mortalité est concordant avec une méta-analyse récente (mortalité moyenne de 23,5 %).

Conclusion

Ainsi, les FN sont un problème de santé publique (incidence non faible, mortalité élevée) qui, associé aux difficultés connues de diagnostic et de prise en charge, justifient la mise en place urgente d’un parcours de soins clairement identifié en France.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Épidémiologie, Fasciite nécrosante, Mortalité


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Vol 141 - N° 12S

P. S297-S298 - décembre 2014 Retour au numéro
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