Lymphoprolifération cutanée plasmocytoïde d’évolution fulgurante satellite d’un carcinome spinocellulaire chez un patient greffé rénal - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les lymphoproliférations sont une complication non exceptionnelle de l’immunosuppression chronique chez les patients transplantés. La plupart sont des lymphoproliférations B, liées dans 70 % des cas à l’EBV. Nous rapportons le cas exceptionnel d’une lymphoprolifération cutanée plasmocytoïde non liée à l’EBV, d’évolution fulgurante, satellite d’un carcinome spinocellulaire agressif, chez un patient greffé rénal.
Observations |
Un patient de 79ans, greffé rénal depuis trois ans, sous traitement immunosuppresseur par rapamycine, consultait pour une récidive très rapidement évolutive d’un carcinome spinocellulaire pré auriculaire gauche, dont l’exérèse 6 mois plus tôt avait été complète. Cette récidive s’avérait d’emblée inopérable et un traitement par Cetuximab était débuté, associé à une radiothérapie. Au cours de ce traitement, alors qu’on observait une réponse partielle, apparaissait en bordure du champ d’irradiation des nodules rouge-violacés d’aspect différent. La biopsie montrait une prolifération plasmocytaire atypique CD38+ à chaînes légères lambda, négative pour l’EBV en hybridation in situ. Le bilan systémique à la recherche d’un myélome était négatif. Malgré l’arrêt du traitement immunosuppresseur, et une chimiothérapie par vincristine-cyclophosphamide-dexaméthasone, puis CHOP, l’évolution était fulgurante, avec développement d’une énorme masse tumorale temporo-cervicale plasmocytaire confirmée histologiquement, conduisant au décès par compression laryngée en 2 mois, tandis que le carcinome spinocellulaire restait contrôlé.
Discussion |
Les plasmocytomes cutanés non associés à un myélome sont rares (environ 35 cas rapportés). Les lymphoproliférations chez les patients greffés sont le plus souvent B, liées à l’EBV, potentiellement régressives à l’arrêt du traitement immunosuppresseur. Les lymphoproliférations cutanées plasmocytoïdes sont exceptionnelles, avec moins d’une trentaine de cas rapportés. Nous avons trouvé dans la littérature 2 observations de lymphoprolifération cutanée plasmocytoïde EBV-négative, dont une a conduit au décès en 4 mois. La pathogénie reste à élucider. Le rôle d’autres virus pro-oncogènes non identifiés a été évoqué. Dans notre observation, la concordance temporelle et topographique entre les 2 tumeurs fait aussi discuter le rôle de l’immunosuppression systémique et locale et d’une stimulation antigénique et/ou cytokinique par le carcinome spinocellulaire, favorisant la prolifération plasmocytoïde.
Conclusion |
Cette observation correspond à un tableau exceptionnel, mais bien caractérisé, de prolifération plasmocytoïde agressive au cours de l’immunosuppression post-transplantation. La concomitance avec un carcinome cutanée n’avait jamais été rapportée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Greffé rénal, Lymphoprolifération cutanée plasmocytoïde, Spinocellulaire
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S317 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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