Fasciite cervicale métastatique révélant un carcinome lobulaire infiltrant mammaire - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les carcinomes lobulaires infiltrants (CLI) représentent 10–15 % des cancers du sein invasifs. Leurs métastases ont parfois un aspect clinique trompeur. Nous rapportons le cas original d’un CLI révélé par une fasciite cervicale métastatique isolée.
Observations |
Une femme de 71ans consultait pour une contracture cervicale non douloureuse diffuse limitant la mobilisation du cou accompagnée d’une dysphagie d’installation progressive. Les examens complémentaires déjà réalisés étaient normaux (biopsie cutanée au bistouri cylindrique, examen biologique standard, scanner cervico-thoracique, manométrie œsophagienne). Elle n’avait pas d’autre antécédent que des microcalcifications mammaires bilatérales. À l’examen clinique, la patiente était en bon état général. La peau du cou était capitonnée, de couleur et de consistance normales. L’induration des tissus était profonde (blindage cervical) particulièrement marquée à droite avec impression de contracture du muscle sterno-cléido-mastoidien. L’EMG et l’IRM des masses musculaires cervicale étaient sans particularité. Une nouvelle biopsie cutanée incisionnelle et une biopsie musculaire de la région cervicale ne montraient aucune anomalie. La biopsie du fascia d’un muscle sterno-cleïdo-œsophagien montrait au sein d’un fascia épaissi, une infiltration linéaire, en « file indienne » de cellules carcinomateuses évoquant des cellules métastatiques de CLI. La biopsie du sein droit confirmait ensuite la présence d’un CLI du sein droit. La patiente était traitée par hormonothérapie et chimiothérapie (taxanes) et décédait un an plus tard.
Discussion |
Les carcinomes mammaires sont la première cause de métastases cutanées chez la femme. Les CLI métastasent avec la même fréquence que les carcinomes canalaires infiltrants (CCI) vers les poumons, le foie, les ganglions, etc. Ils ont, en plus, la particularité de disséminer vers d’autres sites tels que les séreuses, les parois d’organes solides, les tractus uro-génitaux et les leptoméninges. Leurs métastases contrairement à celles des CCI ne s’organisent pas en amas nodulaires mais en traînées de cellules tumorales peu adhérentes et peu cohésives, alignées en « file indienne » susceptibles d’envahir et d’épaissir les organes cibles sans les détruire. Cette dissémination insidieuse est à l’origine de manifestations cliniques trompeuses, d’un retard diagnostic et du pronostic sombre des CLI. Notre cas est original. Une observation de métastase à type de fasciite de la cuisse non révélatrice de CLI a récemment été décrite.
Conclusion |
Notre observation montre que les métastases de CLI peuvent atteindre les fascias musculaires et avoir des manifestations dermatologiques à type de fasciite.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome lobulaire infiltrant, Fasciite, Métastases
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S322 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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