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Quand la dermatologie devient un plateau technique pour traiter les rejets de greffes - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.244 
C. Pauwels 1, , C. Paul 1, M. Beylot-Barry 2, C. Dromer 3, A.-L. Goin 4, C. Bulai Livideanu 1
1 Dermatologie, hôpital Larrey, CHU de Toulouse, Toulouse, France 
2 Dermatologie, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
3 Maladies respiratoires, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
4 Pneumologie, hôpital Larrey, CHU de Toulouse, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La photochimiothérapie extracoporelle (PEC), utilisée depuis 30ans en dermatologie dans les lymphomes cutanés T, a eu au fil du temps d’autres indications (notamment réaction du greffon contre l’hôte) et certains essais sont toujours en cours. Elle a été utilisée la 1re fois en 1995 dans le rejet de greffe pulmonaire (RGP). Le RGP chronique(RGPc), qui se traduit par une bronchiolite oblitérante(BO) avec baisse du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS), est la cause la plus fréquente de mortalité après la 1re année de greffe. Le traitement repose sur l’augmentation ou la modification des immunosuppresseurs (IS), et sur l’azithromycine (A). Nous rapportons les cas de 2 patients présentant un RGPc traité par PEC dans notre service de dermatologie.

Observations

Une patiente de 54ans, greffée pulmonaire en mai 2013 pour une BPCO post-tabagique, présentait une majoration de dyspnée avec dégradation des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) ; la biopsie pulmonaire confirmait le diagnostic de BO. Devant un échec de la modification des IS et de l’A, un traitement par PEC fut décidé. En raison de l’indisponibilité de la PEC dans le CHU où était suivie la patiente, elle fut adressée dans notre service de dermatologie en mars 2014 pour la PEC (2 séances tous les 15jours). La patiente décrivait une amélioration de sa dyspnée d’effort 15jours après le début des séances ; 2 mois après le début de la PEC, la VEMS augmentait de 10 % (74 % de la théorique contre 64 % avant le traitement). Le second patient était un homme de 34ans, porteur d’une mucoviscidose, transplanté pulmonaire en 2007 avec diagnostic de RGPc en octobre 2013 sur une biopsie pulmonaire réalisée suite à une dégradation des EFR. Cliniquement le patient était pauci-symptomatique (dyspnée lors de la pratique sportive uniquement). Devant l’absence d’amélioration après modification des IS et de l’A, la PEC fut débutée en mars 2014 dans notre service (2 séances tous les 15jours). Après 4 mois de traitement, le patient ne notait pas d’amélioration fonctionnelle et le VEMS diminuait de 5 % (44 % contre 49 % avant traitement).

Discussion

La bonne réponse au traitement de la BO est définie par la stabilisation ou l’amélioration du VEMS. Notre taux de réponse était concordant avec celui de l’étude prospective de Jaksch et al. de 61 % (n=194). La PEC est un traitement bien toléré et n’entraîne pas de majoration du risque infectieux. Les rejets de greffe sont à l’origine d’une mortalité importante chez les transplantés d’organes (la médiane de survie après le début d’une BO est de 2 à 4ans), la Haute Autorité de santé considère donc que la PEC peut-être utilisée comme thérapeutique adjuvante, en complément des stratégies thérapeutiques habituelles dans le rejet de greffe d’organes.

Conclusion

Il semble nécessaire de développer l’activité de PEC en France pour répondre à une demande croissante dans des indications extra-dermatologiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Photochimiothérapie extracorporelle, Rejet de greffe, Rejet de greffe pulmonaire


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Vol 141 - N° 12S

P. S331 - décembre 2014 Retour au numéro
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