Télédermatologie en milieu carcéral : étude rétrospective de 500 télé-expertises - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La maison d’arrêt de Fresnes est l’un des plus grands centres pénitenciers de France (environ 2300 détenus). En raison de l’impossibilité d’avoir des consultations dermatologiques sur place, une convention de télédermatologie a été signée en 2008 entre l’hôpital du Kremlin-Bicêtre dont dépend l’unité de consultation et de soins ambulatoires (UCSA) de Fresnes et l’hôpital Saint-Louis pour obtenir des avis dermatologiques à distance. Nous rapportons le bilan des 3 dernières années de cette activité de télédermatologie en milieu carcéral.
Observations |
Cinq cent consultations de télédermatologie données de septembre 2010 à septembre 2013 ont été analysées. Les avis demandés par les médecins de l’UCSA comportaient les photos des lésions, les antécédents des patients et l’histoire de la maladie. Les demandes étaient envoyées par e-mail sur le réseau intranet sécurisé de l’AP–HP. Les patients avaient toujours au préalable donné leur autorisation pour être photographiés et que ces photos soient transmises pour obtenir une expertise à distance. Les réponses étaient données dans un délai maximum de 5jours ouvrables. Les données étudiées sont : le sexe, l’âge, le phototype, les antécédents médicaux, les diagnostics, les bilans demandés et les traitements reçus.
Résultats |
Parmi les patients, 94,1 % étaient de sexe masculin avec une moyenne d’âge de 34ans. Les phototypes VI et IV étaient majoritaires avec des pourcentages respectifs de 30,6 % et 28,6 %. Les dermatoses diagnostiquées étaient le plus souvent bénignes et variée : infections cutanéo-muqueuses et phanériennes (folliculite, mycoses…) (20,2 %), surveillance de nævus (11,5 %), condylomes génitaux (10 %), eczéma (8,5 %), acné (8,1 %), psoriasis (4,2 %).2 cas (lupus et carcinome basocellulaire cutané) ont nécessité une extraction. Des traitements systémiques tels que le méthotrexate et l’isotretinoine ont pu être initiés et suivis à distance.
Discussion |
Les diagnostics les plus fréquemment observés ne sont pas significativement différents de ceux observés dans la population non détenue de mêmes caractéristiques. Le phototype élevé des patients nécessite une bonne expérience en dermatologie de la peau noire. La télédermatologie se révèle aussi importante dans la surveillance des nævus chez les détenus de phototype clair. Le faible nombre de gale est probablement du à sa bonne connaissance par les médecins de l’UCSA. Par ailleurs, la télédermatologie participe à la formation des médecins demandeurs dont les demandes deviennent de plus en plus pertinentes avec le temps.
Conclusion |
Cette étude permet de mieux connaître la pathologie dermatologique en milieu carcéral et montre que la télédermatologie est un outil adapté aux contraintes spécifique de cet univers, qui offre aux détenus une prise en charge médicale aussi proche que possible de celle des non-détenus et participe ainsi au respect de leurs droits fondamentaux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Étude rétrospective, Prison, Télédermatologie
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S363 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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