Réintroduction d’inhibiteurs de BRAF dans le mélanome métastatique en situation d’impasse thérapeutique - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les mélanomes sont caractérisés dans 60 % des cas par une mutation activatrice de la voie MAP kinase ciblant la protéine BRAF. Le vémurafénib et le dabrafenib sont deux inhibiteurs de BRAF actuellement commercialisés. L’efficacité dans le temps est limitée par des nombreux mécanismes de résistance. Nous rapportons notre expérience chez six malades en impasse thérapeutique, traités par une seconde ligne anti-RAF après échappement à une première ligne anti-RAF différente.
Observations |
Six malades ont été étudiés rétrospectivement depuis 2006. Ils avaient été traités par un des deux inhibiteurs de BRAF et avaient reçu l’autre molécule en situation d’impasse thérapeutique. On comptait cinq femmes pour un homme. Parmi les types de mélanomes, deux étaient superficiels extensifs, trois étaient nodulaires, un était sans primitif retrouvé. Nous avons étudié la réponse aux traitements à travers un recueil rétrospectif des données cliniques et paracliniques.
Résultats |
Parmi les six malades étudiés, un présentait une stabilité des lésions cutanées cibles trois mois après introduction d’un second anti-RAF. Deux présentaient une stabilité de leurs lésions viscérales après introduction de la seconde ligne. Un présentait une stabilité des lésions cérébrales et une régression totale des autres lésions. Deux patients n’ont pas répondu à la seconde ligne anti-RAF. Les malades recevaient de une à deux lignes de traitements entre les deux anti-RAF. La survie moyenne sans progression (pour les patients répondeurs) après la seconde ligne était de 6,3 mois.
Discussion |
À notre connaissance, il n’existe pas d’étude ciblant spécifiquement la réintroduction des inhibiteurs de BRAF, chez les patients en impasse thérapeutique. Des travaux sur le cancer non à petites cellules du poumon suggèrent l’intérêt d’une approche séquentielle par les inhibiteurs de tyrosines kinases. Notre expérience suggère une réponse possible à un second anti-RAF en situation d’impasse thérapeutique après introduction d’une première ligne anti-RAF permettant au moins la stabilisation d’une maladie évolutive. Notre hypothèse est qu’il existe plusieurs populations ou clones tumoraux chez un même malade dont la sensibilité aux anti-RAF varie dans le temps. Cette hétérogénéité ne serait pas irréversible et l’utilisation d’une ligne intermédiaire permettrait une resensibilisation en modifiant la prédominance de certains clones par rapport à d’autres. Les molécules intermédiaires différaient selon les malades : ipilimumab, endoxan, temozolomide, dacarbazine, cisplatine, ceci constituant un biais.
Conclusion |
Nos observations suggèrent la possibilité de réintroduire un anti-RAF chez des malades en impasse thérapeutique ayant échappé à une première ligne anti-RAF après une période de traitement intermédiaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BRAF inhibiteurs, Mélanome, Métastases
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S399 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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