À propos d’un cas de mélanome vaginal métastatique sans mutation du gène KIT détectable avec réponse favorable sous nilotinib - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Des mutations et/ou amplifications du gène KIT sont retrouvées dans 2 à 6 % des mélanomes, et concernent en particulier les mélanomes muqueux et acraux. Leur identification est devenue récemment possible en pratique courante et indispensable avant de prescrire en cas de besoin des inhibiteurs de la tyrosine kinase. Nous rapportons pourtant le cas d’un mélanome vaginal métastatique ayant répondu au nilotinib sans mutation KIT détectable.
Observations |
Il s’agissait d’une femme de 57ans chez qui, en octobre 2008, a été découvert un mélanome primitif vaginal localement avancé, traité par pelvectomie antérieure et urétérostomie cutanée bilatérale. Le bilan d’extension trouvait un an plus tard de multiples adénopathies inguinales bilatérales, une volumineuse adénopathie iliaque externe droite, une carcinose péritonéale, des micronodules pulmonaires et une métastase hépatique. La patiente recevait une 1re ligne de chimiothérapie par l’association Muphoran®–Deticene® sans efficacité. Une 2e ligne par nilotinib (400mg×2/j) était prescrite en avril 2010, sans attendre les résultats de la recherche de mutation KIT, indisponible initialement en raison de difficultés techniques. En quelques semaines, toutes les cibles métastatiques régressaient en dehors de l’adénopathie iliaque externe, dont le volume diminuait cependant. Le traitement était poursuivi à l’identique, avec une absence de rechute 4ans après le début du nilotinib. La recherche de mutation cKIT sur les exons 9, 11, 13, 17 et 18, effectuée a posteriori à partir du matériel tumoral initial, était négative.
Discussion |
KIT est un récepteur tyrosine kinase transmembranaire exprimé par les mélanocytes. Il a un rôle essentiel dans la migration, la survie, la prolifération et la différentiation du mélanocyte. KIT est une cible thérapeutique établie dans les cancers ayant des mutations activatrices du KIT. Les exons 9, 11, 13, 17 et 18 sont le plus souvent impliqués dans la mutation cKit et leur mutation est recherchée par séquençage de l’ADN par PCR. Dans une étude récente de phase II, 24 patients atteints de mélanome métastatique de type acral, muqueux ou chronically sun-damaged (CSD) avec mutation ou amplification cKIT ont été traités par imatinib, un autre inhibiteur de la thyrosine kinase, avec une réponse partielle ou complète dans 29 % des cas et un contrôle global général dans 50 %. Des essais évaluant l’efficacité le nilotinib sont en cours.
Conclusion |
Nous rapportons la première observation avec une régression des métastases d’un mélanome muqueux sous inhibiteur de la tyrosine kinase alors que les techniques de biologies moléculaires standards n’ont pas permis de détecter de mutation c-kit. Ce cas pose la question de la sensibilité des techniques de biologie moléculaire actuellement disponibles ou de la présence d’une nouvelle mutation touchant d’autres exons du gène KIT.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : KIT, Mélanome, Nilotinib
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S400 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?