Gingivite pustuleuse immuno-allergique induit par le vémurafénib : nouvelle toxicité des inhibiteurs de BRAF - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le vémurafenib améliore la survie des patients mutés BRAF au prix parfois d’une toxicité cutanée importante. Il est classiquement responsable d’une photosensibilité, d’une xérose cutanée, de rashs maculopapuleux généralisés allergiques, mais aussi du développement de carcinomes cutanés. Aucune toxicité muqueuse n’avait été décrite jusqu’ici.
Observations |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 57ans, suivie pour un mélanome métastatique porteur de la mutation BRAF, chez laquelle un traitement de première ligne par vémurafenib a été introduit. La malade a présenté de manière rapidement extensive, dans le mois suivant l’introduction du vémurafenib, une éruption buccale et vulvaire. Il s’agissait de lésions leucokératosiques de la face interne des joues, des gencives et des lèvres, ainsi qu’au niveau des petites et grandes lèvres vulvaires. Les lésions étaient douloureuses, empêchant une alimentation orale normale et nécessitant une hospitalisation pour nutrition parentérale.
Devant l’aspect lichénien et hyperkératosique d’évolution rapidement défavorable, une biopsie a été réalisée afin d’éliminer un carcinome épidermoide, à l’instar du risque de carcinome cutané déjà bien connu pour le vémurafenib. La biopsie, n’ayant pu être réalisée qu’au niveau buccal de par le caractère très douloureux des lésions, montrait une spongiose avec exocytose de nombreux polynucléaires éosinophiles, des papilles congestives, inflammatoires, sans atypie. Le PAS était négatif. Le diagnostic retenu était celui d’une gingivite aiguë pustuleuse riche en polynucléaire éosinophiles faisant évoquer un processus immuno-allergique.
Discussion |
Il s’agit du premier cas de la littérature de gingivite pustuleuse immuno-allergique secondaire à la prise de vémurafenib. L’évolution a été progressivement favorable sous corticothérapie locale et générale.
Conclusion |
De la même manière que le vémurafenib peut être responsable d’effets secondaires cutanés sévères, il faut penser à rechercher une atteinte muqueuse. Cette atteinte n’a jusque-là pas été décrite dans la littérature. Elle est d’autant plus sévère qu’elle peut gêner l’alimentation orale à cause des douleurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Effet secondaire, Mélanome métastatique, Vemurafenib
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S403 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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