Mélanome de Dubreuilh traité par mébutate d’ingénol topique - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le mébutate d’ingénol (MI), un ester de diterpène macrocyclique, est l’agent actif présent dans la sève de la plante Euphorbia peplus. Il a été longtemps utilisé comme remède traditionnel pour traiter les lésions cutanées cancéreuses [1 ]. Il est indiqué dans le traitement des kératoses actiniques, mais il a aussi démontré ses effets apoptotiques « in vitro » sur les mélanocytes malins d’origine humaine, ainsi que son efficacité thérapeutique dans le mélanome malin transplanté chez des souris transgéniques [2 ]. Nous avons traité par MI (après accord du comité pluridisciplinaire cancérologique) avec succès une patiente porteuse de mélanome de Dubreuilh (MD) du visage.
Observations |
Une patiente âgée de 70ans, avait une MD étendue de la paupière inferieure et de la joue droite évoluant depuis plusieurs années. Le traitement par imiquimod (5 applications par semaine pendant 2mois) s’était avéré inefficace cliniquement et histologiquement. Un traitement par mébutate d’ingénol (Picato®, LEO pharma, gel à 0,015 %) avec 3 applications à 24heures d’intervalle a été instauré. Le traitement était bien toléré (érythème, prurit, sensation de brûlure les premières 24heures, œdème modéré de la paupière à 48heures, décollement cutané superficiel en papier de cigarette après la troisième application). Au 14e jour nous avons constaté une régression clinique complète de la MD et des effets secondaires locaux du traitement. Après deux mois, la patiente était toujours en rémission clinique et anatomopathologique.
Discussion |
Nous rapportons la première observation de MD traité par MI. Le mécanisme d’action est probablement pléiotrope, avec une mort cellulaire rapide et directe et des réponses immunitaires liées à l’activation spécifique de la protéine kinase C- (α, β, γ, δ, ɛ, η, θ), incluant la toxicité oxydative médiée par les polynucléaires neutrophiles et l’élimination de la tumeur [2 ]. Par ailleurs le mode d’administration simple (3 applications à 24heures d’intervalle) et les effets secondaires strictement locaux (absence de passage systémique) confère un fort avantage à cette molécule par rapport aux autres moyens thérapeutiques proposés dans le MD (chirurgie, radiothérapie, imiquimod, photothérapie dynamique).
Conclusion |
Ces résultats thérapeutiques et ces données expérimentales et fondamentales rationnelles peuvent donner un nouvel espoir aux patients atteints de cette néoplasie progressive multifocale et multirécidivante (25 % des cas) et méritent une confirmation par une étude multicentrique contrôlée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mébutate d’ingénol, Mélanome, Mélanome de Dubreuilh
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S404 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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