Urticaire de contact sévère à la chlorhexidine chez un jeune enfant - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La chlorhexidine (Ch), deuxième antiseptique utilisé après la Bétadine®, donne dans de rares cas un eczéma de contact. Des réactions d’hypersensibilité immédiate ont été décrites lors de l’utilisation, souvent muqueuse ou invasive, de la Ch en peropératoire, incluant des chocs anaphylactiques. Ce type de sensibilisation n’a été qu’exceptionnellement rapportée lors de son simple usage comme désinfectant dermatologique, et nous n’avons trouvé aucune observation documentée chez l’enfant.
Observations |
Un enfant de 2ans, sans antécédent d’atopie, développait à 2 reprises une réaction anaphylactique après contact avec des antiseptiques au cours d’une varicelle. Le premier contact était un bain antiseptique à base de Ch (Septivon®) : très rapidement, apparaissait un angiœdème diffus du visage avec conjonctivite et urticaire généralisée. Le deuxième épisode survenait quelques jours plus tard lors de l’application ponctuelle de Biseptine® sur une érosion du siège : en quelques minutes, apparaissaient un prurit, un angiœdème du visage et une urticaire généralisée. L’évolution de ces 2 épisodes était favorable sous Célèstène®. Des prick tests+à la Ch alcoolique 0,5 % (15/35mm) et à la Biseptine® (6/25mm) confirmaient cette réaction (témoin histamine 7mm). Le dosage des IgE spécifiques était positif à 12,6kUa/L. Le test ouvert sans effraction cutanée était négatif. Une éviction définitive de la Ch sous toutes ses formes était préconisée, avec remise d’une trousse d’urgence en cas d’exposition accidentelle. Un protocole d’accueil individualisé était mis en place pour l’entrée à l’école.
Discussion |
Le diagnostic d’hypersensibilité immédiate IgE médiée, suggéré par le très court délai d’apparition des manifestations après 2 contacts avec la Ch, était confirmé par la forte positivité des prick-tests et la présence d’IgE spécifiques. Le test ouvert négatif démontrait la nécessité d’une effraction cutanée pour la survenue d’une réaction. Il s’agissait en l’occurrence chez cet enfant d’une érosion cutanée du siège. Bien que décrites dans la littérature (principalement après contact muqueux), les réactions d’hypersensibilité immédiates à la Ch sont exceptionnelles et aucune à notre connaissance n’a été documentée chez l’enfant.
Conclusion |
La Ch est très fréquemment employée en dermatologie et contenue dans de nombreux produits en vente libre (bains de bouche, collutoires, solutions pour lentilles, cosmétiques). La possibilité de réactions d’hypersensibilité immédiate, bien qu’exceptionnelle, doit être connue. Son usage au cours de la varicelle de l’enfant est déconseillé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chlorhexidine, Hypersensibilité immédiate, Prick-test
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S407 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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