Des douleurs péniennes révélant un kyste de Tarlov - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Dans leur pratique, les dermatologues rencontrent parfois des patients présentant des symptômes fonctionnels de MST sans signe physique associé, alors qu’ils n’ont pas de MST. Cette observation montre qu’il ne faut pas trop vite attribuer ces symptômes à une origine psychogène et savoir poursuivre des investigations orientées par la clinique.
Observations |
Un patient de 24ans présentait des douleurs intermittentes du gland légèrement aggravées par la miction évoluant depuis cinq mois. Des bilans biologiques successifs ne retrouvaient pas d’élément en faveur d’une infection. De nouveaux prélèvements urétraux n’ont pas mis en évidence de chlamydia, candida, gonocoque, mycoplasme ou d’autre micro-organisme. L’examen cyto-bactériologique des urines était normal. L’urétroscopie ne montrait pas d’anomalie. Le patient avait reçu des antalgiques, des antibiotiques (azithromycine, quinolones), des antifongiques locaux ou systémiques et des corticoïdes locaux sans succès. L’examen physique ne montrait aucune lésion dermatologique ni de zone d’hypoesthésie. En reprenant l’interrogatoire, les douleurs concernaient aussi, dans une moindre mesure, le périnée, les fesses et les cuisses. L’IRM réalisée dans l’hypothèse d’une compression des racines sacrées montrait un volumineux kyste de Tarlov associé à un méga cul-de-sac laminant les racines S2–S3 à droite et à gauche. Alors qu’il avait rendez-vous avec un neurochirurgien pour envisager un traitement, le patient a été perdu de vu car il est retourné dans son pays d’origine.
Discussion |
Les kystes de Tarlov atteignent 1 à 4,6 % de la population. Rarement symptomatiques, il s’expriment habituellement par des lombosciatiques, un déficit moteur, un syndrome douloureux pelvien (comme chez notre patient) ou des troubles vésico-sphinctériens. Les kystes de Tarlov sont des dilatations péri-nerveuses des ganglions spinaux remplies de liquide céphalorachidien (LCR). Ils peuvent être uniques, multiples, uni- ou bilatéraux et de taille variable. Ils peuvent s’associer à un autre mécanisme compressif : hernies discales, spondylolisthésis ou canal lombaire étroit. Ils sont le plus souvent découverts fortuitement ou lors d’explorations de lombo-cruralgies. L’IRM est le meilleur examen pour les dépister, le scanner pouvant aussi montrer ces kystes mais visualisant moins bien leurs rapports avec les racines avoisinantes. La physiopathologie des kystes de Tarlov reste incertaine, les 2 hypothèses qui prévalent sont celles d’une origine post-traumatique ou d’une malformation congénitale. Seule une atteinte symptomatique justifie un traitement.
Conclusion |
Les douleurs péniennes, en l’absence de dermatose, doivent faire penser à des douleurs projetées notamment par compression des racines sacrées. La réalisation d’une IRM permet de les détecter.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Douleur, IST, Pénis
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S419 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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