Lésions psoriasiformes sévères du scalp induites par les anti-TNF alpha chez des patients traités pour une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) : 18 cas - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
En 15ans, les anti-TNF sont devenus un traitement de choix de nombreuses affections inflammatoires. La survenue de lésions psoriasiformes est un effet secondaire fréquent chez les malades traités pour une maladie de Crohn (MC) ou une rectocolite hémorragique (RCH) avec une incidence voisine de 5 %. L’atteinte du scalp peut être sévère et conduire à une demande d’interruption du traitement par le patient et son gastro-entérologue.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective entre juin 2006 et juin 2014 dans le service de dermatologie de Lille incluant l’ensemble des malades traités par anti-TNF pour MC et RCH et présentant des lésions psoriasiformes du scalp.
Résultats |
Dix-huit patients, dont 12 femmes, d’âge moyen 29ans, (16 MC, 1 RCH et 1 colite indéterminée) traités par infliximab (n=11), adalimumab (n=5) et certolizumab (n=2) ont été inclus. Quatre malades avaient un antécédent personnel ou familial de psoriasis. La maladie digestive était active chez 4 patients. Le délai moyen de survenue des lésions psoriasiformes du scalp était de 15,8mois. L’atteinte était alopéciante pour 6 patients. Dix patients étaient contrôlés par des soins locaux (kératolytiques, dermocorticoïdes). L’ajout de méthotrexate (MTX) était nécessaire chez 5 patients permettant une évolution favorable et le maintien de l’anti-TNF chez 3 d’entre eux. Huit patients (44 %) ont été contraints d’arrêter l’anti-TNF. Une récidive était observée chez 3 patients ayant repris le même ou un autre anti-TNF.
Discussion |
Dans l’étude de Tillack et al., deux tiers des patients présentant des lésions psoriasiformes induites par les anti-TNF (n=21 dont 9 atteintes du scalp) étaient améliorés sous soins locaux, 9 malades ont bénéficié d’un traitement par ustekinumab (dont 6 atteintes du scalp) avec un taux de réponse de 100 % sur l’atteinte cutanée et une proportion de MC restée quiescente de deux tiers. Bien que l’étude de Buisson et al. conclue à l’inefficacité du MTX dans cette indication, nous avons constaté une bonne évolution des lésions chez 3 malades sur 5 traités par MTX malgré la poursuite de l’anti-TNF. Face à l’importante hétérogénéité de prise en charge de cette atteinte, nous proposons un algorithme pour la gestion des lésions psoriasiformes du scalp induites par les anti-TNF : traitements topiques tout en maintenant l’anti-TNF, en cas d’échec, ajout de méthotrexate et si insuffisant, discussion collégiale de l’arrêt de l’anti-TNF et switch vers ustekinumab.
Conclusion |
Les soins locaux pour le traitement des lésions psoriasiformes du scalp induites par les anti-TNF suffisent dans plus de la moitié des cas. En cas de non-contrôle de l’atteinte cutanée, l’arrêt de l’anti-TNF se discute collégialement entre dermatologues et gastro-entérologues. En cas d’obtention de l’AMM dans les MICI, l’ustekinumab représentera une alternative de choix. La place d’un relais par vedolizumab reste à définir.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNF, Éruption psoriasiforme, Maladie de Crohn, Recto-colite hémorragique, Scalp
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S435 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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