Deux cas de psoriasis paradoxaux érythrodermiques induits par anti-TNF? : une forme clinique exceptionnelle - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
L’avènement des anti-TNF a modifié la prise en charge des pathologies inflammatoires comme le psoriasis. Paradoxalement, de nombreux cas de psoriasis induit ou exacerbé par les anti-TNF ont été décrits. Le psoriasis pustuleux palmo-plantaire est la forme de psoriasis induit la plus fréquemment rapportée. Les psoriasis paradoxaux érythrodermiques sont exceptionnels ; nous en rapportons 2 observations.
Observations |
Cas 1 : un homme de 57ans, diabétique sous antidiabétiques oraux, était suivi pour un psoriasis en gouttes et en plaques. Après échec du méthotrexate, un traitement par infliximab était débuté en mars 2013. Trois semaines après la 1re injection, il présentait une poussée de psoriasis érythrodermique avec fièvre et arthralgies. Le bilan trouvait un syndrome inflammatoire sans hyperéosinophilie ni cytolyse hépatique. L’arrêt de l’infliximab et l’introduction de l’ustekinumab permettaient une amélioration clinique.
Cas 2 : un homme de 67ans, ancien tabagique, était suivi pour un psoriasis en plaques. Après échec de l’acitrétine et du méthotrexate, un traitement par étanercept était débuté en octobre 2012. Neuf mois après le début du traitement, il présentait une éruption érythodermique sans fièvre. Le bilan biologique était sans particularité. L’évolution était favorable en 1mois après arrêt de l’étanercept et application de dermocorticoïdes.
Discussion |
Alors que les anti-TNF sont devenus un traitement clé dans la stratégie thérapeutique du psoriasis et du rhumatisme psoriasique sévères et résistants, l’induction paradoxale d’un psoriasis sous anti-TNF n’est pas rare. Les cas rapportés de psoriasis paradoxaux ont été décrit avec les trois anti-TNFα (infliximab, adalimumab et étanercept) avec une majorité sous infliximab, probablement liée au nombre supérieur de patients traités par cette molécule. Les formes cliniques paradoxales les plus fréquemment décrites sont le psoriasis en plaques, le psoriasis pustuleux palmo-plantaire et l’exanthème psoriasiforme. Dans nos 2 cas, il s’agissait d’un psoriasis érythrodermique. Ces réactions cutanées paradoxales semblent survenir dès la 1ère injection ou après plusieurs mois de traitement, comme chez nos 2 patients. Si les formes modérées de psoriasis induit peuvent être contrôlées par traitement topique, les formes sévères nécessitent un traitement systémique, l’interruption du traitement biologique incriminé voire l’introduction d’un autre biologique. La physiopathologie de ces réactions de psoriasis paradoxal sous anti-TNF reste à découvrir. L’hypothèse la plus courante suggère qu’un blocage intense et soudain du TNFα par les anti-TNF induit une hyperactivité de l’INFα et ainsi l’apparition de psoriasis.
Conclusion |
Le psoriasis érythrodermique est une forme rare et grave associée à des complications fréquentes. L’érythrodermie paradoxale psoriasique sous anti-TNF est exceptionnelle et reste un challenge thérapeutique pour les dermatologues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNFα, Effet paradoxal, Psoriasis érythrodermique
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Vol 141 - N° 12S
P. S435 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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