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La gale sarcoptique humaine : une affection désormais protéiforme et trompeuse - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.473 
V. Pallure 1, , O. Dereure 2
1 Médecine interne, Perpignan, France 
2 Dermatologie, Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La gale est une ectoparasitose fréquente et en pleine expansion. Un certain nombre de présentations cliniques atypiques, pour certaines inédites, pouvant en imposer pour une autre affection dermatologique et faire errer, parfois longtemps, le diagnostic, ont été identifiées au cours de l’année écoulée en Languedoc-Roussillon. Nous en présentons une vue globale en insistant sur les plus trompeuses.

Observations

À côté des nombreux cas de scabiose typique, un pourcentage significatif de patients (15 %) présentaient des tableaux peu spécifiques d’éruption prurigineuse chronique pouvant aller jusqu’à 3ans d’évolution, sans notion systématique de prurit familial, et ayant déjà reçu pour la plupart un traitement antiscabieux sans efficacité conduisant à remettre en cause le diagnostic. Ces éruptions atypiques étaient assez distinctes en fonction de l’âge : pustuloses palmo-plantaires nécrotiques, lésions eczématiformes résistantes aux dermocorticoïdes ou de localisations atypiques (nuque), dermite du siège, nodules du dos avec signe de Darier chez l’enfant ; lésions rappelant une dermatite herpétiforme, érythrodermies, eczémas craquelés diffus, prurigo nodulaires diffus, ecchymoses acquises, dyshidroses palmaires isolées, dermographismes, éruptions psoriasiformes et éruption papulo-nodulaire diffuses chez l’adulte notamment chez des patients âgés. Le diagnostic était systématiquement posé par visualisation du sarcopte au dermatoscope et les patients traités par Spregal® pendant 12heures associé à deux prises d’ivermectine à 10jours d’intervalle, traitement souvent renouvelé jusqu’à quatre reprises, associé aux mesures habituelles (traitement des sujets contact au premier degré, du linge et des objets inertes) et, dans certains cas, à une corticothérapie locale forte mais seulement après nette amélioration clinique. Une rémission clinique complète a été obtenue dans tous les cas.

Discussion

Ces tableaux cliniques parfois très déroutants et pour certains inédits sont probablement favorisé par la durée d’évolution et l’échec de traitement antiscabieux antérieurs conduisant à des traitements alternatifs inappropriés (dermocorticoïdes forts notamment). Cet échec thérapeutique peut être lié à des traitements incomplets du fait de leur prix, de la difficulté à traiter tous les contacts notamment dans les nombreuses familles recomposées et de la mauvaise compréhension du traitement souvent peu détaillé et uniquement par voie orale.

Conclusion

Ces données illustrent bien l’évolution sémiologique actuelle d’une affection classique aux contours en réalité mouvants et la nécessité d’une part de l’évoquer systématiquement quel que soit l’âge et le contexte devant une dermatose prurigineuse quelle qu’elle soit (et même en l’absence de prurit dans certains cas notamment devant toute lésion acrale de l’enfant) et d’autre part de bien détailler, si possible par écrit, le traitement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Ectoparasitose, Gale, Présentation clinique


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Vol 141 - N° 12S

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