Glossite à CMV et HSV mimant un carcinome à cellules fusiformes chez un transplanté - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les complications infectieuses à herpes virus sont fréquentes chez les transplantés. Nous rapportons un cas de réactivation à CMV et HSV mimant un carcinome à cellules fusiformes de la langue.
Observations |
Un homme de 57ans, transplanté cardiaque depuis l’été 2013 présentait une ulcération de la langue apparue brutalement en janvier 2014. Il était traité par cortancyl à 15mg/j, mycophénolate mofétil et ciclosporine et avait un taux de lymphocytes de 1610/mm3. Un traitement par valaciclovir était instauré, une infection herpétique étant suspectée. Deux semaines après, une lésion bourgeonnante hyperalgique apparaissait sur le bord latéral de la langue associée à une dyspnée. Une réactivation CMV à titre élevé (sang, lavage broncho-alvéolaire) était diagnostiquée avec au scanner thoracique des images en verre dépoli. La PCR HSV et CMV sur la lésion de la langue était positive. La recherche d’EBV était négative. L’examen histologique sur une biopsie montrait une ulcération avec un infiltrat inflammatoire polymorphe renfermant des cellules volumineuses au noyau élargi, avec inclusion d’allure vitreuse et un cytoplasme abondant. L’étude immunohistochimique était positive pour les anticorps HSV et CMV affirmant une glossite avec coinfection HSV/CMV. Sous ganciclovir 700mg/j (10jours), relayé par valganciclovir (1800mg/j 3semaines) l’évolution était favorable sur le plan respiratoire avec négativation de la PCR CMV (sang, LBA). En parallèle une exérèse de la lésion bourgeonnante linguale, toujours présente, était réalisée 2semaines plus tard. L’aspect histologique montrait un bourgeon charnu siège d’une prolifération cellulaire atypique, ovoïde ou fusiforme avec des mitoses parfois atypiques. L’étude immuno-histochimique était négative avec les marqueurs épithéliaux (KL1, EMA, p63, CK5-6) au niveau des cellules atypiques, négative avec l’anti-HSV mais focalement positive avec l’anti-CMV. À 1mois aucune récidive clinique n’était observée sous traitement prophylactique antiviral par valganciclovir (900mg/j).
Discussion |
Les formes cliniques ulcérées ou tumorales d’infection chronique à herpes virus sont classiques chez les sujets immunodéprimés mais l’examen histologique permet généralement d’éliminer un carcinome. Cette observation mimant histologiquement un carcinome à cellules fusiformes est originale et bien documentée : les prélèvements virologiques et histologiques de glossite à CMV et HSV ont permis d’affirmer une coréactivation CMV et HSV. L’association, au suivi clinique, d’un suivi virologique des réactivations (en particulier CMV) devrait permettre de proposer plus précocement un traitement antiviral en cas de réactivation symptomatique.
Conclusion |
La particularité de cette observation est l’aspect clinique et histologique trompeur d’une co-infection HSV/CMV mimant un carcinome à cellules fusiformes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : CMV, Glossite, HSV, Transplanté
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S443 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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