Dermohypodermite aiguë abdominale révélant une perforation grêlique - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La dermohypodermite (DHD) aiguë est une pathologie fréquente, localisée dans 85 % des cas au membre inférieur. Nous présentons le cas d’une DHD de localisation inhabituelle.
Observations |
Une femme de 79ans ayant un antécédent d’éventration nécessitant la pose d’une plaque en 1984, était admise aux urgences pour une douleur hypogastrique dans un contexte d’altération de l’état général. Elle prenait un AINS depuis 1 mois pour une poussée d’arthrose. La température était à 38°C, sans signe de choc. Elle présentait un placard hypogastrique inflammatoire, douloureux et une souffrance épidermique. La palpation déclenchait une douleur hypogastrique. Les leucocytes étaient à 9500/mm3, la CRP à 169mg/L. L’échographie abdominale mettait en évidence une infiltration des tissus sous-cutanés. Un traitement par oxacilline était débuté et la malade était adressée en Dermatologie pour la prise en charge d’une DHD.
Devant la localisation atypique et l’absence de porte d’entrée cutanée, un foyer infectieux profond était suspecté. Un scanner abdomino-pelvien demandé en urgence révélait une collection aérique pariétale communiquant avec une collection hydro-aérique intra-abdominale sur 15×4cm au contact de la plaque, une infiltration des tissus adjacents et une double perforation du grêle.
Le diagnostic de DHD hypogastrique révélant une péritonite par perforation du grêle compliquant une infection de plaque était retenu. L’antibiothérapie était relayée par pipéracilline/tazobactam et l’intervention en urgence consistait en la mise à plat d’un abcès pariétal et intra-abdominal communiquant et la résection de deux segments de grêle. L’examen histologique de la pièce opératoire éliminait un processus néoplasique sous-jacent. L’examen bactériologique de la plaque et d’un abcès mettait en évidence une flore polymorphe. L’évolution était rapidement favorable.
Discussion |
Dans la littérature sont décrits 2 cas de DHD révélant des abcès secondaires respectivement à la perforation d’un cancer colique et à une perforation de vessie post-opératoire. Plusieurs cas de fasciite nécrosante ont été rapportés, secondaires à une appendicite (n=11), un cancer du cæcum (n=3), une tumeur du sigmoïde (n=1), une diverticulite colique (n=3), un cancer du rectum (n=2) perforés. Dans ces cas le tableau dermatologique était au premier plan, associé à des signes digestifs frustres. Dans la majorité des cas l’évolution était fatale en raison du retard de prise en charge.
Dans notre observation, les signes dermatologiques étaient aussi au premier plan mais la recherche précoce d’un foyer infectieux profond a permis une prise en charge médico-chirugicale rapide et une évolution favorable.
Conclusion |
Nous rapportons une observation originale d’une surinfection de plaque d’éventration compliquée d’une perforation du grêle révélée par un tableau de DHD aiguë abdominale. Dans ce contexte, la réalisation précoce d’un scanner abdomino-pelvien a un intérêt majeur.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Complication tardive de la chirurgie, Dermohypodermite, Perforation du grêle, Péritonite
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S452 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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