Un cas original d’echtyma gangrenosum primitif lié à Escherichia Coli chez une fille immunocompétente - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
L’echtyma gangrenosum (EG) est défini cliniquement et bactériologiquement par une localisation cutanée de septicémie le plus souvent à Pseudomonas aeruginosa. Il est souvent décrit chez les sujets immunodéprimés. Nous rapportons à notre connaissance le 2e cas dans la littérature d’EG primitif lié à Escherchia coli (E. coli) chez une fillette immunocompétente.
Observations |
Une fillette de 6ans était admise dans notre service pour des ulcérations cutanées traînantes au niveau de la région fessière évoluant depuis 1mois. L’interrogatoire ne trouvait pas d’antécédents particuliers notamment pas d’immunodépression connue. Il n’y avait pas de notion de piqûre d’insecte ni de traumatisme précédant l’ulcération. Elle était traitée par des antiseptiques locaux sans aucune amélioration. Elle n’était pas fébrile. L’état hémodynamique était stable. L’examen dermatologique notait trois ulcérations cutanées de forme grossièrement circulaire à surface nécrotique, à bordures érythémateuses, bien limitées, indolores et dont la plus grande mesurait 8×6cm. Les explorations biologiques (examen cytobactériologique des urines, numération formule sanguine, C réactive protéine, bilan rénal et le bilan hépatique) étaient sans anomalies. Les hémocultures étaient négatives. Une biopsie cutanée avec mise en culture du fragment cutané était effectuée. L’examen histologique révélait un infiltrat inflammatoire de siège dermique à disposition péri-vasculaire comportant des lymphocytes et des histiocytes. Le prélèvement bactériologique mettait en évidence un E. coli. La culture du fragment biopsique isolait le même germe confirmant ainsi l’EG à E. coli. Il n’y avait pas de déficit immunitaire sous-jacent. La patiente était traitée par céfotaxime à la dose de 100mg/kg/j pendant 14jours ainsi qu’une excision chirurgicale de la nécrose cutanée. L’évolution était marquée par une cicatrisation complète au bout de 2mois.
Discussion |
L’EG est décrit parmi les manifestations cutanées des septicémies à Gram négatif notamment à P. aeruginosa. L’E. coli est rarement impliquée. En effet, uniquement 7 cas d’EG lié à E. coli ont été rapportés dans la littérature. Le caractère primitif d’EG sans contexte d’immunodépression ni de septicémie est la deuxième originalité de notre observation qui, à notre connaissance, n’était décrite que dans un seul cas.
Conclusion |
Nous avons rapporté une entité clinique rare d’EG primitif lié à des germes autres que le P. aeruginosa sans contexte de septicémie ni d’immunodépression. À notre connaissance, il s’agit du 2e cas dans la littérature d’EG primitif lié à E. coli chez une fillette immunocompétente.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Echtyma gangrenosum, Echtyma gangrenosum primitif, Escherchia coli
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S453 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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