La lobomycose en Guyane française : à propos de 20 observations - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La lobomycose (ou blastomycose chéloïdienne) est une dermatose infectieuse tropicale fongique chronique granulomateuse rare qui touche la peau et les tissus sous-cutanés chez l’homme et deux espèces de dauphins. Elle est présente majoritairement dans les zones forestières humides d’Amérique latine, bien qu’il ait été décrit de rares cas ailleurs, presque tous importés. L’agent fongique est Lacazia loboi. Le diagnostic est fait à l’examen direct ou à l’examen anatomo-pathologique.
Il existait en décembre 2013, 550 cas publiés dans le monde, dont plus de 400 l’ont été au Brésil. Nous rapportons ici les 20 observations de Guyane française décrites à ce jour.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une série de cas rétrospective sur les 50 dernières années vues au centre hospitalier de Cayenne. Le diagnostic est considéré positif sur la preuve d’une histologie cutanée évocatrice de lobomycose.
Résultats |
Concernant les 20 patients, le sexe masculin est majoritairement touché (90 %), sans distinction d’origine géographique. On retrouve un facteur d’exposition professionnel à l’eau ou à la forêt équatoriale presque constant (80 %), avec un lieu de contamination probable le plus souvent à proximité des fleuves (70 %), et dans leur quasi-totalité (95 %) en Guyane. Sur le plan clinique, on note une atteinte prédominante des membres (60 %), avec une atteinte isolée dans 65 % des cas.
La forme chéloïdienne est majoritaire (90 %), l’atteinte ganglionnaire peu fréquente (10 %).
La durée d’évolution moyenne au moment du diagnostic est de 10ans et deux mois.
On note une recrudescence des cas diagnostiqués depuis 2010 avec un peu plus d’un cas par an. Sur les 14 patients traités, 6 l’ont été par chirurgie, 8 par traitements médicamenteux. L’efficacité du traitement chirurgical sans marge est mitigée avec un fort taux de récidive (83 %). Les résultats des traitements médicaux sont décevants.
Discussion |
Cette série de cas est représentative des observations de lobomycoses réalisées jusqu’à ce jour dans leur ensemble. On note une recrudescence des cas chez les patients brésiliens ces dernières années, en rapport avec l’explosion récente de l’activité d’orpaillage en Guyane française. Le suivi de ces patients reste difficile de par leur situation sociale.
Cependant, on ne constate pas au cours des cinquante dernières années une augmentation du nombre de nouveaux cas pourtant attendus en rapport avec la forte augmentation de population en Guyane française.
Conclusion |
La lobomycose en Guyane française, à travers cette série de cas, ne semble pas présenter de particularités en regard des séries de cas des pays voisins, notamment le Brésil.
Elle reste une pathologie exceptionnelle, avec un retentissement fonctionnel le plus souvent modéré et de prise en charge complexe.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Blastomycose chéloïdienne, Lacazia loboi, Lobomycose
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S456 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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