Leishmaniose cutanée traitée par Glucantime® en intramusculaire : redouter une toxicité pancréatique ! - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les dérivés pentavalents de l’antimoine, dont le Glucantime®, demeurent la meilleure arme thérapeutique de la leishmaniose cutanée. Toutefois, ce choix thérapeutique expose aux risques d’effets indésirables parfois graves. L’objectif de notre travail est d’évaluer la toxicité pancréatique du Glucantime® en intramusculaire (GIM) dans le traitement de la LC.
Patients et méthodes |
Notre étude était rétrospective concernant 50 cas de LC traités par du GIM, colligés durant 15mois (janvier 2013–mars 2014). Tous nos patients avaient un frottis et/ou une PCR et/ou une biopsie cutanée confirmant le diagnostic de LC. La dose utilisée était de 60mg/kg/j pendant 15jours (30mg/kg/j chez les enfants). Le schéma de surveillance qu’on avait suivi était : à j0 : ECG, NFS, ASAT, ALAT, amylasémie, lipasémie ; à j3 : amylasémie, lipasémie ; à j7, j14 et j20 : même bilan initial.
Résultats |
Des effets indésirables de type pancréatique étaient notés chez 22 patients, soit 44 % de l’ensemble des patients traités par GIM. Une pancréatite aiguë (PA) était observée chez 6 patients (5 femmes et 1 homme). L’âge moyen était de 58,5ans (extrêmes de 44 et 71ans). Deux patients avaient des antécédents d‘hypertension artérielle et de diabète. Tous étaient symptomatiques (épigastralgies), avec une lipasémie variant de 6 à 25 fois la normale. Le délai moyen d‘apparition de la PA était de 7jours (extrêmes de 3 et 14j). Un scanner abdominal réalisé chez 2 patients avait conclu à une PA de stade A. Dans le reste des cas, il a été jugé non nécessaire par les chirurgiens. La conduite était d’arrêter le GIM chez ces patients, de mettre en garde le lot concerné du Glucantime® et de déclarer les cas à l‘unité de pharmacovigilance. Une perturbation du bilan pancréatique, définie par une élévation des taux de lipasémie et de l’amylasémie, sans symptômes cliniques, était retenue chez 16 patients. Elle était apparue à la 1re semaine chez 8 patients et à la 2e semaine chez les 8 autres. Le GIM était arrêté chez seulement 10 patients. L’évolution était bonne dans tous les cas.
Discussion |
La toxicité pancréatique du GIM est fréquente dans notre série. L’apparition des cette complication pendant la même année et la même période fait suggérer un problème du lot. Toutefois, le mécanisme de survenue de cet effet reste indéterminé. Il s’agit de pancréatite aiguë d’évolution favorable et plus fréquemment de perturbation asymptomatique du bilan pancréatique. Les pancréatites graves ont été rapportées chez les patients VIH positif traités par GIM. Nous pensons que l’âge avancé, le sexe féminin, les tares associées puissent être des facteurs prédictifs de PA. Cette hypothèse reste à valider par des études à plus grandes échelles.
Conclusion |
À travers cette étude, nous attirons l’attention sur la fréquence des perturbations pancréatiques parfois asymptomatiques liées au traitement par GIM.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Glucantime, Leishmaniose cutanée, Pancréatite
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S460 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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