Questionnements éthiques concernant la prise en charge médico-chirurgicale des body packers - 25/11/14
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Résumé |
Chaque année, une centaine de personnes sont interpellées à Paris pour dissimulation in corpore de produits stupéfiants sous forme de boulettes. Ce transport peut être mortel en cas de rupture de l’emballage. La perception par le body packer du risque encouru est faible. L’information délivrée par les médecins est asymétrique du fait de la privation de liberté, de la barrière linguistique et de la perte des repères sociotemporels. La loi no 2002-303 du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, aborde la question du consentement aux soins. Si l’hospitalisation des body packers est actuellement obligatoire, le soin ne l’est pas. La multiplicité des intervenants et leur identité souvent difficile à déterminer sont également des obstacles à la validité du consentement. En cas d’incidentalome, le consentement aux soins est compliqué par la bonne santé apparente du body packer. En cas de complication du body packing, du fait de la privation de liberté, le consentement éclairé est limité par l’absence de choix du lieu de soins et l’absence de choix du médecin. Le refus de soins reste possible. Le médecin entre alors dans une négociation destinée à vérifier que le refus est véritablement libre et éclairé. La grève de la faim est une forme particulière de refus de soins. Ce n’est pas une maladie, même si elle a des conséquences somatiques. Le médecin ne peut juger si les motifs en sont légitimes. Il s’attache à préserver la santé du gréviste et à informer l’institution que le gréviste affronte des risques encourus. Des recherches biomédicales sont nécessaires pour améliorer la prise en charge médicale de ces patients. Ces études posent une problématique spécifique liée à la validité du consentement à la recherche. Il faut admettre avec humilité l’incertitude de notre savoir médical par rapport à la hiérarchie des valeurs de chaque patient et par rapport aux différences individuelles et socioculturelles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Each year, hundreds of people are arrested in Paris for concealment of drugs in corpore pelletized. This transport can be fatal in case of breakage of the package. The perception of the risk is low. The information delivered by physicians is skewed because of the deprivation of liberty, the language barrier and the loss of social and temporal references. Law No. 2002-303 of 4 March 2002 on patients’ rights and quality of the health system addresses the issue of consent to treatment. If hospitalization of body packers is currently mandatory, the care is not. The multiplicity of stakeholders and their often difficulty to determine identity are also threats to validity of consent. If incidentalomas, consent to treatment is complicated by the apparent good health of the body packer. In case of complications of body packing, because of the deprivation of liberty, informed consent is limited by the lack of choice of place of care and lack of choice of doctor. Denial of care is possible. The doctor then enters a negotiation for verifying that the refusal is truly free and informed. The hunger strike is a particular form of denial of care. It is not a disease, although it has somatic consequences. The doctor cannot judge whether the reasons are legitimate. It seeks to preserve the health of striker and inform the institution that the striker faces risks. Biomedical research is needed to improve the medical management of these patients. These studies raise a specific issue related to the validity of consent to research. Practitioners have to admit with humility the uncertainty of their medical knowledge in relation to the hierarchy of values of each patient and compared to individual and sociocultural differences.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Body packer, Consentement, Éthique, Refus de soins, Grève de la faim
Keywords : Body packer, Consent, Ethics, Denial of care, Hunger strike
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Vol 11 - N° 4
P. 220-225 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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