Résultats à long terme de la reconstruction chirurgicale des ruptures de poulies sous cutanées chez les grimpeurs de haut niveau selon la technique de Lister : à propos de 38 patients - 05/12/14
Résumé |
Introduction |
Les ruptures sous-cutanées des poulies digitales sont le quasi-apanage des grimpeurs et peuvent nécessiter une reconstruction. L’objectif de l’étude est d’évaluer les résultats à long terme du traitement chirurgical et de le comparer au traitement orthopédique.
Patients et méthodes |
Trente-huit grimpeurs de haut niveau présentant une rupture de poulie sous cutanée complète (A2, A3, A4, A2/A3, A3/A4) ont été inclus. Ils ont tous bénéficié d’une reconstruction chirurgicale par la technique de Lister utilisant un prélèvement du quatrième compartiment du ligament annulaire dorsal du carpe (LADC) comme greffon, dont 2 après échec du traitement orthopédique. L’évaluation de ces patients a mesuré la force de la pince digito-palmaire et termino-terminale, les amplitudes articulaires et la corde d’arc tendineuse résiduelle en échographie. Ont été exclues de l’analyse : les données échographiques concernant les poulies A3 (poulie mobile), les mesures d’amplitudes et de force chez des patients ayant un doigt controlatéral antérieurement lésé. Nous avons comparé nos résultats à une cohorte de 14 patients ayant bénéficié d’un traitement orthopédique par bague rigide.
Résultats |
Le recul moyen était de 7,1ans (0,9–17,3). Soixante-quatorze pour cent patients ne présentaient plus de douleurs, 79 % avaient récupéré leur niveau d’escalade initial (en un délai moyen de 6,4 mois) et 15 avaient amélioré leur niveau. Les forces n’étaient pas différentes par rapport au côté sain (p>0,05). Six patients (25 %) présentaient un flessum de l’IPP (12°–32°) et l’amplitude globale du doigt opéré était de 97,2 % par rapport à celle du côté sain. Le score de Buck Gramcko était excellent dans tous les cas. Quatre patients présentaient une gêne au site de prélèvement du greffon dont 2 en rapport avec une légère saillie tendineuse en regard du LADC. Au niveau du doigt atteint, il était retrouvé une diminution de la corde d’arc échographique de 2mm (p<0,01) et une différence de 0,97mm avec le doigt sain (p<0,01). Cette corde d’arc post-opératoire était corrélée avec le flessum de l’IPP (p=0,02). Ni la corde d’arc postopératoire, ni la persistance des douleurs, ni la force n’étaient corrélées avec la récupération des performances sportives. La satisfaction des patients était bonne ou excellente pour 35 (92,1 %) patients et il y avait 2 récidives de ruptures. Il n’y avait aucune différence entre le traitement chirurgical et orthopédique sur le plan de la force, des amplitudes, du délai de récupération et sur les données échographiques.
Conclusion |
Le traitement chirurgical des ruptures de poulies chez les grimpeurs de haut niveau montre de bons résultats cliniques et échographiques à long terme, mais pas supérieur au traitement orthopédique. Nous recommandons ce traitement surtout en cas d’échec du traitement orthopédique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grimpeurs, Ruptures de poulies sous cutanées, Corde d’arc tendineuse
Plan
Vol 33 - N° 6
P. 417 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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