Cals vicieux extra-articulaires de la première phalange et raideur de l’inter-phalangienne proximale : traitement en un temps associant ostéotomie de P1, téno-arthrolyse dorsale et téno-arthrolyse palmaire - 05/12/14
Résumé |
Introduction |
Les cals vicieux extra-articulaires de la première phalange (P1) associés à une raideur de l’inter-phalangienne proximale (IPP) posent un difficile problème thérapeutique. Le traitement de ce double problème peut imposer une chirurgie complexe associant : une ostéotomie de P1, une téno-arthrolyse dorsale et une téno-arthrolyse palmaire. Nous avons évalué les résultats de ce triple geste.
Matériel et méthode |
De juillet 2008 à décembre 2013, nous avons traité 11 cals vicieux de P1 associés à une raideur de l’IPP chez 9 patients (4 femmes et 5 hommes), d’âge moyen 42ans (21–75). Les patients étaient gênés par la clinodactylie et la raideur. Le score de DASH moyen était de 44 (24–63). La douleur n’était pas le motif de consultation, mais 2 patients (4 cas) présentaient des signes en faveur d’un syndrome douloureux régional complexe (SDRC) type 1. La mobilité pré-opératoire était réduite, le contact pulpe–paume (CPP) n’était atteint dans aucun cas, la distance pulpe–paume (DPP) moyenne était de –5,6cm, TAM : 78, TPM : 85. La force de serrage était mesurée à 48 % de celle du côté sain. Dans le même temps opératoire ont été réalisées : l’ostéotomie de P1, la téno-arthrolyse dorsale par voie trans-tendineuse et la téno-arthrolyse palmaire. L’ostéosynthèse a été réalisée par : plaque 7 fois, broches 2 fois et clou centro-médullaire 2 fois. La mobilisation a débuté dans tous les cas dès le lendemain de l’intervention.
Résultats |
Au recul moyen de 32 mois (de 6 à 70), la consolidation a été acquise dans tous les cas avec correction de la clinodactylie. Le score de DASH était à 19 (2–38). La mobilité a été nettement améliorée, le CPP était acquis dans 7 cas, la DPP moyenne a été réduite à –2cm pour les 4 autres cas, TAM 196, TPM 230. La force était à 88 % de celle du côté sain. Deux patients ont été repris pour un déficit d’extension active de l’IPP. Une patiente présente des douleurs barométriques au niveau de l’IPP. Les 2 patients présentant des signes de SDRC type 1 ont évolué différemment, le premier patient a évolué favorablement, le second est à l’origine de notre plus mauvais résultat.
Discussion |
Le traitement des cals vicieux de P1 associés à une raideur articulaire impose pour nous une chirurgie en 1 temps. La téno-arthrolyse dorsale est indispensable pour obtenir un enroulement digital complet et juger la correction de la composante rotatoire du cal vicieux. En l’absence de flexion active, c’est la traction per-opératoire sur les fléchisseurs en amont du canal digital qui assure l’enroulement. Si ce geste met en évidence une adhérence des fléchisseurs, nous associons une ténolyse palmaire. Enfin pour ces 11 cas, il existait aussi un déficit d’extension de l’IPP qui a conduit à une arthrolyse palmaire. Pour éviter de nouvelles adhérences, la mobilisation post-opératoire doit être immédiate ; pour cela une ostéosynthèse stable s’impose.
Conclusion |
Le traitement « tout en un temps » des cals vicieux de P1 associés à une raideur de l’IPP est un geste chirurgical lourd qui peut associer : ostéotomie de P1, téno-arthrolyse dorsale et téno-arthrolyse palmaire. Même si les résultats sont incomplets, cette chirurgie apporte un réel bénéfice fonctionnel à ces patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cal vicieux, Ostéotomie, Téno-arthrolyse
Plan
Vol 33 - N° 6
P. 419 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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